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Pandémie et confinement : un coup dur pour la santé mentale

 
Pour les spécialistes, la seconde vague sera aussi psychiatrique. Usés par des mois d’incertitude, de plus en plus de Français font face à la dépression et à l’anxiété continue. 

Pourquoi parle-t-on de vague psychiatrique ? 

Au printemps, le confinement a surpris les Français, mais ceux-ci se sont assez vite pliés à la nécessité, trouvant des solutions pour jongler entre télétravail, famille et projets de vie. L’heure était à l’union et aux applaudissements de 20h, au bricolage et au do it yourself. Mais voilà qu’à l’automne, nous nous retrouvons confinés de nouveau. Et malgré la réouverture des commerces et certains assouplissements, la sortie de l’épidémie n’a jamais été aussi floue. Ajoutons à cela l’incertitude économique et des débats politiques qui crispent la société, on comprendra aisément que de plus en plus de Français craquent sous la pression. 
Au 12 novembre, 21% de la population fait face à une dépression, soit deux fois plus qu’au mois de septembre. Si au premier confinement, certains allégements avaient été prévus pour les personnes souffrant déjà de troubles mentaux, il est inquiétant de constater qu’à présent, une part importante de la population y fait face pour la première fois de sa vie. Les médecins tirent la sonnette d’alarme et rappellent que les troubles de la santé mentale constituent une cause de mortalité prématurée, mais aussi que le secteur psychiatrique souffre depuis plusieurs années du manque de moyens. 

En première ligne : les enfants et les adolescents

Les adultes sont loin d’être les seuls à être touchés par l’anxiété ou la dépression. Dans les hôpitaux, les professionnels de santé accueillent deux fois plus d’enfants et d’adolescents en situation de dépression et les cas graves se multiplient : tentatives de suicide, troubles anorexiques avec dénutrition avancée, anxiété sévère… Plusieurs causes s’entremêlent, propres à chaque âge. Pour les plus jeunes, encore scolarisés en présentiel à 50%, c’est l’incertitude de voir la classe fermée pour cause de Covid, aucune activité extrascolaire et parfois la surexposition à d’éventuelles violences intra-familiales. Pour les lycéens et les étudiants, c’est surtout l’isolement qui entre en jeu et la situation économique qui les préoccupe : comment trouver un travail ou même poursuivre ses études dans un monde marqué par la Covid-19 ? De manière générale, les spécialistes observent que le renouvellement du confinement a exacerbé ces problèmes de santé mentale : si en été, l’horizon semblait s’être dégagé, il apparaît aujourd’hui sombre et incertain. 

Que faire en cas de déprime ? 

Un des effets pervers du confinement est le retard de prise en charge de ces troubles : faut-il vraiment consulter alors que les hôpitaux se battent contre la Covid, surtout si notre état ne paraît pas si sérieux ? 
Voici quelques signes qui doivent vous alerter, que vous les observiez sur vous-même ou sur des proches, ou qu’on vous les fasse remarquer : 
  • Perte d’appétit
  • Troubles du sommeil (difficultés pour s’endormir, réveils nocturnes)
  • Augmentation de la consommation d’alcool ou de tabac, même sans excès
  • Désintérêt pour les études, le travail ou les loisirs
  • Déprime, même passagère.
Ces symptômes ne doivent pas être pris à la légère et doivent vous pousser à consulter votre médecin traitant, qui pourra ensuite vous recommander un suivi adapté. 
D’autres signes, en revanche, nécessitent une prise en charge en urgence : 
  • Crises de boulimie soudaines
  • Perte de poids importante
  • Repas sautés
  • Consommation excessive d’alcool ou d’autres toxiques
  • Pensées suicidaires, même sans passage à l’acte. 
Face à ces symptômes, contactez un service psychiatrique en urgence.

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