En France, 17% de la population adulte souffre d’obésité. Ce trouble polymorphe reste, à ce jour, victime d’idées reçues qui n’arrangent pas l’accès aux soins.
Les causes du surpoids et de l’obésité
Il n’est pas toujours facile de définir clairement les origines du surpoids : chaque personne est différente et nous ne nous sommes pas égaux face au poids. Le principal outil pour déterminer le surpoids ou l’insuffisance pondérale est l’indice de masse corporelle (IMC). Néanmoins, il reste très limité : une personne avec un IMC élevé peut avoir une masse musculaire importante, sans être en surpoids. En outre, l’IMC ne donne aucune information sur les antécédents de santé et de corpulence de l’individu. En cas de doute sur son poids, il est donc nécessaire de poser un diagnostic médical et non un simple calcul d’IMC.
On sait que la prise de poids résulte d’un déséquilibre entre les apports alimentaires et les dépenses énergétiques de l’organisme : alimentation trop riche ou en trop grandes quantités, sédentarité, etc. Mais elle peut aussi être due à des troubles psychologiques : grignotage, dépression, angoisses, sevrage tabagique, alcoolisme… Contrairement aux idées reçues, la boulimie ne provoque pas nécessairement d’obésité et peut souvent s’accompagner d’anorexie. Enfin, d’autres causes peuvent également être listées :
- facteurs génétiques
- maladies telles que l’hypothyroïdie
- traitements médicamenteux (anxiolytiques, anti-dépresseurs…).
Certains moments de la vie sont propices à la prise de poids, comme l’adolescence, la grossesse ou la ménopause.
Les risques liées à l’obésité
Les personnes en surpoids présentent un risque plus élevé de développer des maladies cardio-vasculaires et peuvent aussi souffrir d’une mauvaise qualité de vie. Certaines complications sont susceptibles de survenir chez les personnes obèses :
- hypertension artérielle
- infarctus du myocarde
- cholestérol
- AVC
- diabète de type 2
- maladie du foie gras non alcoolique
- apnées du sommeil
- arthrose des membres inférieurs.
Les personnes en surpoids souffrent particulièrement de discriminations comme la grossophobie et le body-shaming, même dans le milieu médical. C’est pour contrer ces comportements que Daria Marx et le collectif Gras Politique ont rassemblé une liste de soignants bienveillants et non grossophobes.
Les soins apportées aux personnes en surpoids
Les régimes sont de moins en moins recommandés : ils se soldent souvent par des échecs et peuvent être néfastes sur le plan psychologique. Aujourd’hui, les soins apportés ont pour but :
- d’identifier et comprendre les causes du surpoids (un suivi psychologique peut être démarré par le patient)
- de stabiliser le poids
- de parvenir à un poids qui permette de préserver la santé du patient.
Les médicaments sont souvent peu efficaces et peuvent avoir des répercussions sur la qualité de vie. De même, la chirurgie plastique par liposuccion est de plus en plus controversée. En revanche, la gastropathie a le vent en poupe. Elle consiste à modifier la taille de l’estomac pour que la sensation de satiété soit atteinte beaucoup plus rapidement. Il s’agit toutefois d’une opération lourde, qui peut avoir de sérieuses conséquences sur le corps : perte de poids trop rapide, carences nutritionnelles, suivi particulièrement éprouvant…
L’obésité est une maladie complexe, polymorphe et difficile à vivre, tant du point de vue psychologique que physiologique. L’alimentation ne représente qu’une partie du problème et les discours culpabilisants sont inutiles et néfastes, même lorsque l’on pense bien faire !
Pour aller plus loin
On ne naît pas grosse, de Gabrielle Deydier
Gros n’est pas un gros mot, de Daria Marx et Eva Perez-Bello
Coup de gueule contre la grossophobie, d’Anne Zamberlan