Alors que tout le monde connaît les manifestations de l’accident vasculaire cérébral (AVC), beaucoup ignorent en revanche ce qu’est un accident ischémique transitoire (AIT). La plupart des AVC (80 %) sont ischémiques, c’est-à-dire causés par l’obstruction d’un vaisseau. La présence d’un caillot dans l’une des artères cérébrales, qui provoque l’interruption de la circulation du sang, est le plus souvent à l’origine de l’AIT comme de l’AVC ischémique. Mais dans le premier cas, ce défaut d’irrigation, qui entraîne une perte de fonction cérébrale, est de courte durée (de quelques minutes à moins d’une heure) et ne laisse généralement pas de séquelle.
« Les symptômes de l’AIT sont transitoires, mais ce sont les mêmes que ceux d’un AVC », indique Nathalie Nasr, maître de conférences, praticien hospitalier de neurologie et responsable de la clinique AIT et AVC mineurs au CHU de Toulouse. Cette spécialiste de la neurologie vasculaire engage à consulter sans attendre toute personne ressentant, même de manière très brève, « une paralysie d’un bras ou d’une jambe, d’une partie du visage, un trouble de la parole, une instabilité, une amputation du champ de vision, une perte de la sensibilité ». La praticienne met en garde ceux qui négligeraient ces signes en raison de leur caractère passager, car l’AVC, lorsqu’il survient après un AIT, peut se déclencher dans les heures qui suivent. « Dès que l’on soupçonne un AIT, il faut alerter son médecin ou se rendre tout de suite aux urgences, conseille-t-elle, surtout ne pas attendre en se disant que ce n’est pas si grave puisque les symptômes sont passés. La moitié du risque d’AVC à trois mois après un AIT est concentrée dans les premières quarante-huit heures, d’où l’intérêt de faire le plus rapidement possible les examens nécessaires au diagnostic : évaluation neurologique par interrogatoire et examen clinique, imagerie cérébrale des artères du cou et du cerveau, prise de sang, électrocardiogramme et, selon les cas, échographie cardiaque. »