Pendant longtemps, la prévention du VIH s’est limitée à la réduction des risques et aux traitements antirétroviraux, dépendante des avancées de la recherche. Mais depuis quelques années, la PrEP a permis une petite révolution dans le monde de la santé. 

C’est au début des années 1980 que commence l’épidémie de VIH. Très vite, les scientifiques comprennent que cette maladie foudroyante provoque une importante diminution de l’immunité et provoque le SIDA, qui touchera rapidement toutes les zones du globe. En 1985, les premiers tests de dépistage sont mis au point, au moment où les scandales de sang contaminé se multiplient dans plusieurs pays. Le sang destiné à l’usage médical est donc systématiquement testé avant utilisation. Le premier traitement antiviral contre le VIH sera l’AZT, une molécule préexistante, toujours utilisée dans certaines trithérapies, mais sujet à controverses : c’est un traitement lourd, particulièrement coûteux dans les années 80 et qui peut se révéler agressif. 

Le préservatif et la mise à disposition de seringues propres deviennent petit à petit des questions de santé publique et les traitements antirétroviraux sont de plus en plus efficaces, diminuant drastiquement la charge virale et les risques de contamination. A ce jour, une personne correctement traitée pour le VIH ne peut plus transmettre la maladie. 

La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est un traitement préventif qui permet d’éviter l’infection par le VIH. Ce principe de prévention s’applique à d’autres affections comme le paludisme ou le cholestérol : il consiste à prendre un médicament avant, pendant et après l’exposition à un virus. 

S’il existe un traitement post-exposition d’un mois pour le VIH, à prendre dans les 48 heures qui suivent la prise de risque, la PrEP relève d’un tout autre principe. Le traitement associe deux antirétroviraux utilisés pour soigner le VIH, qui doivent être pris en continu ou occasionnellement : ainsi, le risque de contracter le VIH devient infime. 

Depuis 2010, la PrEP a contribué à faire chuter drastiquement le nombre de nouveaux cas de VIH : 

La PrEP reste un traitement médical, qui nécessite un suivi régulier et s’adresse donc en priorité aux personnes les plus exposées à la maladie : hommes homosexuels ou bisexuels, travailleurs du sexe, usagers de drogues… Mais tout le monde peut y avoir accès, en suivant un parcours de soin bien défini. Conjuguée aux autres méthodes de prévention (préservatif, dépistage régulier, traitement post-exposition, accès au matériel d’injection propre et aux antirétroviraux…), la PrEP participe déjà à endiguer la propagation du virus et sera un outil décisif pour mettre fin à l’épidémie. 

Pour obtenir un suivi PrEP, il faut prendre rendez-vous avec un service hospitalier de prise en charge du VIH ou dans un centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (Cegidd ex CDAG). La première consultation permet de recueillir des informations sur l’état de santé du patient et les éventuelles contre-indications à la prise du traitement. Un bilan biologique sera réalisé et la première prescription pourra ensuite être délivrée. Le médicament est disponible dans toutes les pharmacies. 

Le suivi et le renouvellement de l’ordonnance peuvent être assurés par le médecin traitant. Tous les trois mois, un bilan sera prescrit pour vérifier l’absence d’infection au VIH ou à d’autres IST et l’état de la fonction rénale. Le traitement est entièrement pris en charge par l’Assurance maladie.