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Est-il possible de détecter un risque de rupture d’anévrisme ?

 
La rupture d’anévrisme fait peur. Elle entraîne la mort une fois sur deux et peut aussi laisser de lourdes séquelles. Difficile à prédire, cet accident vasculaire cérébral survient souvent sans prévenir. De réels progrès en matière de dépistage et de prise en charge ont néanmoins été faits et, dans certains cas, des signes avant-coureurs peuvent donner l’alerte. 

Les chiffres de la rupture d’anévrisme en France

En France, 2 à 3% de la population (soit plus d’un million de personnes) est porteuse d’un anévrisme, une dilatation anormale de la paroi d’une artère irriguant le cerveau, où se forme une poche de sang qui peut grossir en fonction de la pression sanguine. Cette anomalie, qui ne peut être détectée que par un scanner ou une IRM, concerne principalement les adultes de plus de quarante ans et trois fois plus souvent les femmes que les hommes. 
“Environ cinq mille patients sont pris en charge chaque année en France pour une hémorragie méningée par rupture d’anévrisme, explique le docteur Guillaume Penchet, neurochirurgien au CHU de Bordeaux. Parmi eux, 40 à 50% décèdent au cours de la rupture et 50 à 60% survivent, dont la moitié sans séquelles neurologiques à un an.”

Des signes avant-coureurs

 Dans la majorité des cas, la rupture se produit sans signes avant-coureurs, mais parfois, l’anévrisme, en grossissant de manière brutale, se fissure, ce qui se traduit par de violents maux de tête. Ainsi, “il est possible de noter l’existence d’une céphalée sentinelle dans les semaines précédant la rupture, poursuit le docteur Penchet. Celle-ci correspond à la survenue brusque d’une céphalée violente, parfois accompagnée de vomissements et qui disparaît d’elle-même en quelques heures.” Dans des cas très exceptionnels, certains symptômes de déficiences neurologiques (douleurs autour des yeux, pupilles dilatées par exemple) peuvent révéler la présence d’un anévrisme de taille importante qui comprime une région du cerveau. 

Eviter l’alcool et le tabac

Même si l’origine des anévrismes intracrâniens est mal connue, on sait qu’elle peut être pour partie congénitale, mais aussi héréditaire. “L’existence d’une hypertension artérielle ou d’un tabagisme chronique, voire d’un alcoolo-tabagisme, augmente le risque de développer et de rompre un anévrisme”, ajoute le docteur Penchet. Le cholestérol et le diabète sont d’autres facteurs favorisants. Aucun traitement médicamenteux n’existe à jour pour prévenir à la formation ou à la rupture d’un anévrisme. “La prévention passe essentiellement par la correction des facteurs de risque identifiés : arrêt des intoxications alcoolo-tabagiques et correction rigoureuse d’une hypertension artérielle”, conseille le docteur Penchet. 

L’opération préventive

Une opération peut être envisagée à titre préventif si l’anévrisme atteint un diamètre de 7 millimètres et menace de rompre, mais cela représente un important risque de complications (paralysies…). La balance bénéfices-risques est alors soigneusement étudiée avec le patient, mais “l’appréciation du risque de rupture d’un anévrisme asymptômatique s’est affinée sensiblement ces dernières années, ce qui permet d’optimiser la décision éventuelle d’une exclusion préventive ou d’une surveillance évolutive”, précise le neurochirurgien.

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