Les méthodes de contraception hormonales (pilules de 3e et 4e génération, stérilet Mirena…) sont régulièrement discutées ou controversées. De plus en plus de femmes ne prennent plus ce traitement médicamenteux à la légère et veulent l’arrêter, mais optent parfois pour des méthodes naturelles peu fiables.
Observation de la glaire et température corporelle : la symptothermie
De toutes les méthodes de contraception naturelles, la symptothermie a le vent en poupe, mais nécessite de l’entraînement et une excellente connaissance de son corps. En comptant les jours, en observant sa température et sa glaire cervicale, on peut définir quels sont les jours de fertilité. En effet, la température corporelle varie tout au long du cycle, augmentant de 0,3°C au moment de l’ovulation. Mais, en cas de fièvre, les résultats sont évidemment faussés. C’est pourquoi la symptothermie allie l’observation de la température à celle d’autres symptômes.
Premier d’entre eux, les règles, qui marquent le début du cycle. Mais aussi la glaire cervicale, qui permet aux spermatozoïdes de survivre jusqu’à 5 jours dans l’appareil reproductif. On allie à cette méthode l’examen régulier du col de l’utérus, qui change de position tout au long du cycle. Seulement, la symptothermie, pour être efficace, nécessite plusieurs cycles avec une contraception non hormonale très fiable car il peut être difficile de repérer la position du col, ou encore de distinguer la glaire cervicale des pertes blanches habituelles, surtout en cas d’infection vaginale. En outre, un changement de rythme ou un traitement médical peut grandement impacter la date de l’ovulation, sans pour autant modifier celle des règles.
La symptothermie a un taux d’échec de 20%, elle n’est donc à recommander qu’à des couples qui connaissent bien leurs corps et se sentent à l’aise à l’idée d’une grossesse imprévue.
Retrait et période d’allaitement
Les hommes ne sont pas en reste, puisqu’une des méthodes ancestrales de contraception les concerne directement : le retrait. Pendant les jours fertiles, de nombreux couples privilégient cette technique pour éviter une grossesse. Mais, tout comme la symptothermie, elle nécessite beaucoup de rigueur. Tout d’abord, il est primordial que l’homme maîtrise son éjaculation et ne se retire pas au dernier moment : le sperme ne doit pas atteindre la vulve, même externe. Ensuite, il est important de garder à l’esprit que le liquide pré-séminal peut contenir des spermatozoïdes après une éjaculation récente. Cette méthode est donc à déconseiller durant les jours fertiles, et n’est pas du tout adaptée aux jeunes couples au pic de leur fertilité.
Certaines femmes aussi privilégient, après l’accouchement, l’allaitement, qui retarde le retour des règles. Mais cette “méthode” n’est efficace que si l’allaitement est exclusif et à la demande. De plus, un risque important existe, car l’ovulation peut revenir à tout moment, sans que l’on puisse savoir à quelle date.
“Naturel” VS pilule : faux combat
Un certain nombre de femmes abandonnent la pilule avec les meilleures raisons du monde, mais oublient parfois de se concerter avec un professionnel de santé et optent pour des méthodes naturelles sans en connaître les risques. De plus en plus de gynécologues déplorent l’oubli des autres méthodes de contraception, parfois plus fiables que la pilule. Beaucoup de patientes ne savent pas que le DIU ou stérilet cuivre ne diffuse aucune hormone dans le corps et est uniquement constitué de cuivre, matériau naturellement spermicide. De plus, contrairement aux idées reçues, il est aujourd’hui parfaitement adapté aux femmes sans enfant à partir de quinze ans. Le préservatif est également souvent négligé, alors qu’il s’agit de la seule méthode de contraception qui protège des IST/MSF. De nombreuses solutions contraceptives adaptées existent, c’est pourquoi travailler en bonne intelligence avec son gynécologue sera toujours la meilleure option !