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Comment se passe un don de gamètes ?

Dans certains cas de stérilité ou de risque de transmission de maladies, la procréation médicalement assistée (PMA) nécessite des cellules reproductives qui n’appartiennent pas aux futurs parents. Elles sont issues de dons, régis par la loi de bioéthique. Comment se déroulent ces dons et quelles règles les encadrent ? 

Pourquoi donner ses gamètes ? 

Certains cas d’infertilité peuvent être dus à une faible quantité de cellules reproductives ou à une mauvaise qualité de gamètes. C’est pourquoi, dans le cas du prélèvement d’ovocytes, l’appareil reproducteur est stimulé afin de favoriser une production suffisante d’ovules de bonne qualité. Dans les cas où la concentration en spermatozoïdes n’est pas suffisante, il est possible d’en prélever directement dans l’appareil reproducteur. Mais parfois, ces solutions ne sont pas suffisantes et les personnes souhaitant procréer doivent recourir à une PMA avec don de gamètes. Les professionnels de santé recommandent aussi cette méthode lorsque l’un des deux parents est porteur d’une maladie génétique grave pouvant être transmise à l’embryon. Dans ces cas-là, la possibilité de procréer dépend des gamètes disponibles, qui sont offerts par des donneurs. C’est un acte citoyen, solidaire, qui repose sur l’anonymat, la gratuité et le consentement. Le nombre de personnes inscrites sur les listes d’attente des centres PMA augmentent d’année en année et les donneurs sont malheureusement trop peu nombreux pour atteindre l’autosuffisance nationale. A noter aussi que dans le cas de receveurs racisés, les cellules reproductives sont trop peu nombreuses pour permettre aux personnes noires ou asiatiques, par exemple, de bénéficier de gamètes correspondant à leur groupe ethnique. 

Le déroulé du don

Il est possible, pour les hommes, de donner ses spermatozoïdes de 18 à 45 ans, à condition d’être en bonne santé. En outre, le don ne doit pas poser de risque médical pour la santé du donneur, de la personne receveuse ou des enfants à venir. Le don consiste en : 

  • Un premier rendez-vous pour s’informer et donner son consentement
  • Des examens médicaux pour évaluer l’état de santé et le caryotype (les chromosomes) et déterminer le groupe sanguin du donneur
  • Un entretien avec un psychologue
  • Un spermogramme suivi de plusieurs recueils
  • Un dernier rendez-vous six mois après le dernier recueil pour valider le don et assurer la sécurité de toutes les parties. 

Les cellules sont ensuite conservées en laboratoire jusqu’à leur attribution à la personne receveuse. Le nombre d’enfants issus d’un même donneur ne peut dépasser dix, pour éviter les risques de consanguinité. Pour les femmes, la procédure est un peu plus contraignante. Le don d’ovocytes est ouvert à toutes les femmes en bonne santé âgées de 18 à 37 ans. Le parcours est assez similaire à celui des donneurs : 

  • Un premier rendez-vous pour s’informer et donner son consentement
  • Un bilan médical, une consultation génétique ainsi qu’un rendez-vous avec un médecin anesthésiste
  • Un entretien psychologique
  • Dix à douze jours de stimulation ovariennes au moyen d’injections d’hormones (à faire soi-même ou avec une infirmière), ainsi que des prises de sang et des échographies pour surveiller l’activité ovarienne
  • Le prélèvement des ovocytes sous anesthésie locale ou générale. 

La quantité de cellules prélevées n’est jamais révélée à la donneuse.

Ce que dit la loi de bioéthique

Les donneurs n’ayant pas d’enfants sont autorisés, sous réserve d’un nombre suffisant de gamètes, à conserver leurs cellules reproductives dans le cas où ils auraient un jour recours à la PMA. Le don est gratuit et anonyme. Les donneurs ne peuvent connaître l’issue de leur don et l’identité du donneur ne peut être révélée aux receveurs. Aucune filiation ne peut être établie avec les enfants issus de don. Néanmoins, depuis le 2 août 2021, ces derniers peuvent, à leur majorité, accéder à leurs origines génétiques. Il est donc actuellement demandé aux donneurs d’accepter de communiquer leur identité ou des données identifiantes. Dans les cas où le don précède la promulgation de la loi, les donneurs seront contactés pour donner leur consentement. A l’issue d’une PMA, les embryons viables non utilisés peuvent être donnés à des personnes souffrant de double infertilité ou de risque de transmission de maladie grave, dans le cas où les précédentes tentatives de PMA ont échoué. A noter que les soins nécessitant le don de gamètes sont entièrement pris en charge par l’Assurance Maladie.

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