Toutes les informations du monde à portée de clic, c’est la promesse du World Wide Web. Mais pourtant, pour choisir un bon médecin, on opte souvent pour le bouche-à-oreille. Internet peut-il nous aider dans notre choix ?
Les avis sur Internet : pas toujours fiables
Sur Google, sur Doctolib ou sur Choisir un médecin, les avis sur les professionnels de santé fusent, avec tous les problèmes et débordements que cela implique. Le premier problème est posé par la fiabilité des avis : comme pour les restaurants et les boutiques, les avis donnés aux médecins peuvent être le fait de trolls ou de spam. Ou tout simplement des erreurs ! On peut toutefois les repérer facilement, la plupart du temps, en vérifiant quelques éléments :
- Le nom du médecin est-il erroné ?
- L’avis est-il copié tel quel sur plusieurs sites ?
- Est-il laissé de manière anonyme ou sous pseudo ?
D’une manière générale, méfiez-vous des commentaires totalement négatifs ou trop obtus : ils sont rarement sincères. L’autre problème posé par les avis est bien sûr la subjectivité. Pour mille et une raisons, un praticien peut convenir à un patient et déplaire à un autre. Difficile, donc, de savoir si un médecin vous conviendra en se basant sur des avis subjectifs trouvés sur le web.
Cependant, vous pouvez trouver sur certains sites des listes de professionnels de santé qui ont été reconnus par les internautes pour leur méthode de travail ou qui pratiquent certains actes spécifiques : accueil des personnes en surpoids, accessibilité du cabinet aux personnes en situation de handicap, maîtrise d’une langue étrangère…
La disponibilité sur Doctolib ne fait pas tout !
Doctolib, Keldoc ou Ma blouse blanche, aujourd’hui, de nombreux services permettent de trouver rapidement un médecin près de chez vous, de consulter ses disponibilités et de prendre rendez-vous. Si ces sites vérifient régulièrement que leurs praticiens répondent aux obligations légales, la plate-forme Doctolib a récemment été accusée de répertorier des thérapeutes dont les méthodes alternatives font polémique. Le site a par la suite rappelé que 97% des professionnels répertoriés sont référencés auprès du Ministère de la Santé et que leur fiabilité est régulièrement contrôlée.
En 2022, un quart des professionnels de santé sont inscrits sur Doctolib. Cependant, les trois quarts restants ne sont pas de mauvais médecins pour autant ! La présence d’un médecin sur un service de réservation en ligne n’est pas gage de qualité et ne prouve aucune compétence. Depuis deux ans, certains professionnels de santé s’expriment sur la main-mise des plate-formes pour la réservation de rendez-vous et le référencement des praticiens. L’Organisation Nationale des Syndicats des Sages-femmes a notamment rappelé en 2021 que l’utilisation de ces sites participe à l’augmentation des charges pour de nombreux cabinets. D’autres médecins refusent de s’y inscrire, notamment parce qu’ils estiment que ces outils incitent les patients à consulter en urgence plutôt que régulièrement et favorisent le nomadisme médical.
Utiliser le web pour trouver les informations importantes
Toutefois, il est certain que le web peut nous fournir de nombreuses informations essentielles à connaître avant de consulter un médecin, sans encombrer les secrétariats médicaux. La première information à vérifier est la spécialité : un gynécologue ou un obstétricien, un généraliste ou un médecin du sport, un dentiste ou un ophtalmologiste… Connaître la spécialité du praticien avant de consulter est important : un kiné ou un ostéo, ce n’est pas le même métier, ni la même approche.
Avant de prendre rendez-vous, il est également utile de connaître la convention du professionnel de santé : secteur 1, 2 ou 3 ? Cela vous aidera à connaître le niveau de prise en charge du praticien. Le secteur 1 correspond à l’application des tarifs fixés par la Sécurité sociale, sans dépassements d’honoraires. Le secteur 2 permet de fixer librement ses tarifs, mais la prise en charge de la Sécurité sociale et de la mutuelle s’applique en se basant sur les honoraires fixés par l’Assurance maladie. En revanche, le secteur 3, dit non conventionné, peut représenter des frais très élevés et une prise en charge moindre.
Bref, pour trouver un médecin, pas besoin de retourner le web à tort et à travers : faites confiance au bouche-à-oreille, aux recommandations de votre médecin-traitant et ne cherchez sur Internet que les informations objectives qui peuvent vous manquer.