Passée sous silence pendant de nombreuses années, la dépression post-partum est actuellement mieux représentée et beaucoup de femmes s’expriment, sans fard, sur leur rapport à leur maternité. Cette situation a poussé les pouvoirs publics à se mobiliser pour prévenir cette dépression particulière. 

Définition et chiffres de la dépression post-partum

La dépression post-partum est une affection psychologique qui touche de nombreuses mères, peut durer longtemps et s’aggraver si elle n’est pas prise en charge. Si le baby-blues correspond plutôt à une déprime passagère, concerne 50 à 80% des nouvelles mères et ne dure que quelques jours, la dépression post-partum est un véritable état dépressif qui se manifeste par plusieurs symptômes : 

• Pleurs fréquents et inexpliqués
• Fatigue intense
• Dévalorisation, peur de ne pas être à la hauteur
• Sentiment de culpabilité
• Etat dépressif
• Dans les cas les plus graves, idées suicidaires. 

On estime que 15 à 20% des nouvelles mères sont touchées par la dépression post-partum, qui dure quelques années si elle n’est pas prise en charge. Contrairement au baby-blues, cet état dépressif ne disparaît pas de lui-même et nécessite des soins spécifiques. Heureusement, grâce à de nouveaux moyens mis en place par les pouvoirs publics, il existe aujourd’hui des dispositifs de prévention afin de réduire l’isolement des jeunes mères, en les soutenant après la naissance et en parlant plus largement de cette affection taboue. 

Les causes de la dépression post-partum

Comme toute affection psychologique, la dépression post-partum est due à plusieurs facteurs. D’une part, elle a des causes physiologiques. Les chamboulements hormonaux induits par la fin de la grossesse peuvent être fatigants et favorisent l’irritabilité et les troubles de l’humeur. Le manque de sommeil dû aux soins du nouveau-né peut également contribuer à la fatigue et à la sensation de déprime. Entre les tâches ménagères, les soins du bébé et le retour au travail du partenaire, certaines femmes se retrouvent isolées et épuisées par ces nouvelles responsabilités. 

Ces changements de vie profonds et importants ont aussi des effets psychologiques. D’autant plus depuis l’arrivée des réseaux sociaux, qui présentent une maternité parfaite, alors que la réalité est généralement tout autre. La comparaison avec les autres, la peur de ne pas être à la hauteur et la pression sociale font également partie des causes de la dépression post-partum. 

A noter que l’isolement social, une faible estime de soi ou avoir déjà souffert de dépression sont des facteurs de risque importants à prendre en compte. 

Les outils de prévention de la dépression post-partum

Plusieurs dispositifs ont été mis en place par l’Assurance maladie afin de prévenir la dépression post-partum, en particulier chez les primipares. Aujourd’hui, un suivi particulier de la jeune mère peut être demandé. Vous pouvez bénéficier de visites à domicile par un sage-femme, jusqu’au 12e jour après la naissance. Jusqu’à la 14e semaine, deux séances de suivi post-natal peuvent être assurées, pour vous aider à mettre en place l’allaitement, choisir une nouvelle contraception, mieux vous organiser pour vous occuper de votre bébé, faire appel à une aide à domicile… 

Depuis le 1er juillet 2022, les jeunes mères se voient systématiquement proposer un entretien post-natal précoce. Celui-ci a pour but de repérer les premiers signes d’une éventuelle dépression post-partum, d’identifier les facteurs de risque et de proposer un accompagnement et un suivi adaptés. Plusieurs solutions peuvent être proposées : 

• Une aide à domicile pour faire face aux tâches ménagères
• Un suivi psychologique
• Un traitement contre l’anxiété et la dépression…