Roaccutane : bien comprendre ce traitement contre l’acné

Soin de la peau Roaccutane : bien comprendre ce traitement contre l’acné

Roaccutane : bien comprendre ce traitement contre l’acné

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Dans certains cas d’acné sèvre et résistante aux traitements habituels, le dermatologue peut prescrire de l’isotrétinoïne, par voie orale. Cette molécule puissante doit cependant être utilisée avec prudence. 

Pourquoi a-t-on de l’acné ? 

A tout âge de la vie, hommes et femmes peuvent être touchés par l’acné. Cette maladie de la peau est particulièrement sensible aux variations hormonales, c’est pourquoi elle peut survenir à l’adolescence, pendant la grossesse ou encore être causée par un traitement médicamenteux, contraceptif ou non. 

Notre peau sécrète du sébum, grâce à des glandes situées à la racine des poils. Lorsque l’on a de l’acné, la production de sébum explose, obstrue les pores de la peau et crée des microkystes, points noirs et autres petits boutons. Ceux-ci peuvent s’enflammer au contact d’une bactérie et devenir rouge, purulents et douloureux. Bien que le mécanisme de l’acné soit bien connu des professionnels de santé, les causes de son apparition ne sont pas toujours très claires. 

Le traitement choisi dépend à la fois de l’âge, de la sévérité de l’acné et du type de peau. Le dermatologue peut proposer : 

  • Un traitement local, associé à une routine de nettoyage adaptée
  • Un antibiotique par voie orale ou locale
  • Un nettoyage de peau ; cet acte est toutefois considéré comme cosmétique et n’est donc pas pris en charge par l’Assurance maladie
  • De l’isotrétinoïne, si les traitements ont échoué ou que l’acné est particulièrement sévère et risque de marquer la peau même après sa disparition. Il s’agit donc d’un traitement de seconde intention. 

Comment fonctionne Roaccutane ?

L’isotrétinoïne est la molécule active du Roaccutane, un traitement qui n’est aujourd’hui commercialisé que sous sa forme générique. Il s’agit d’un dérivé de la vitamine A, utilisé depuis près de 40 ans en dermatologie. La posologie dépend du poids du patient. 

L’isotrétinoïne agit directement sur la cause de l’acné, à savoir l’excès de sébum. Elle réduit la taille des glandes sébacées et diminue ainsi la production de sébum. Et sans sébum, pas de boutons ! L’isotrétinoïne agit également sur le développement bactérien, en annihilant la prolifération des micro-organismes responsables de l’acné, mais aussi en réduisant les inflammations causées par les boutons. 

Au début du traitement, il est possible d’observer un effet rebond : on a plus de boutons que jamais ! Cette étape est normale : les pores commencent à se désobstruer et l’inflammation est à son paroxysme. Pour l’éviter, il est possible de pratiquer un nettoyage de peau avant le début du traitement. A noter que l’efficacité du Roaccutane est de 85% en une seule cure. 

Un suivi régulier et contraignant

Le Roaccutane est un traitement particulièrement puissant, mais qui n’est pas exempt d’effets secondaires. Les plus fréquents sont dus à l’assèchement de la peau, car la production de sébum est au plus bas. Il convient donc d’adopter une routine de soins douce et protectrice. La plupart du temps, le dermatologue prescrit des produits adaptés pour le soin de la peau : baume nourrissant, lait nettoyant doux, crème pour le corps… 

L’isotrétinoïne peut causer une hypercholestérolémie : le cholestérol doit donc être surveillé à l’aide d’une prise de sang en début de traitement ou tous les mois pour les personnes à risques. En cas de cholestérol élevé, le dermatologue discute avec le patient de la suite du traitement. 

Des effets secondaires sur la santé mentale des adolescents ont été particulièrement médiatisés depuis ces dernières années. Les médecins sont donc particulièrement prudents et doivent se renseigner sur les antécédents personnels et familiaux ainsi que le risque de dépression ou de suicide du patient avant de prescrire le traitement. Les risques sont toutefois assez limités chez les personnes en bonne santé physique et mentale, et quasiment nuls chez les adultes. 

Un suivi particulier pour les femmes

L’isotrétinoïne est une molécule hautement tératogène, ce qui signifie qu’elle favorise l’apparition de malformations graves chez le fœtus en cas de grossesse. Son utilisation est donc interdite chez les personnes enceintes. 

Les femmes en âge de procréer qui suivent un traitement Roaccutane doivent se soumettre à des conditions strictes pour éviter une grossesse, quels que soient leur statut marital ou leur orientation sexuelle : 

  • L’utilisation d’un contraceptif fiable au moins un mois avant le début du traitement et jusqu’à un mois après la fin
  • Une prise de sang tous les mois, dans les trois jours précédant la prescription, pour vérifier l’absence de grossesse
  • Un carnet de suivi rempli par le dermatologue, qui certifie l’absence de grossesse, et doit être présenté à chaque rendez-vous de suivi ainsi qu’au pharmacien qui délivre le traitement
  • Un accord donné par écrit, en pleine connaissance des risques posés en cas de grossesse.

Dans la mesure du possible, le partenaire doit être mis au courant des risques posés par le traitement et, pour plus de sécurité, adopter lui aussi une contraception (thermique, préservatif…).

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