Spécialiste de la communication écrite et orale, le suivi chez l’orthophoniste est souvent un passage important pour les enfants, mais aussi pour les adultes.
L’apprentissage du langage
L’acquisition du langage écrit et oral est un processus long et certaines étapes peuvent être un peu plus difficiles à franchir que d’autres. De 0 à 6 ans, chaque enfant progresse à son rythme, mais on admet généralement que l’apprentissage suit, de près ou de loin, les étapes suivantes :
- Vers trois mois, le bébé commence à émettre des sons
- A six mois, il commence à imiter certaines sonorités
- A un an, l’enfant reconnaît plusieurs mots et commence à en utiliser certains pour communiquer
- A deux ans, l’enfant a intégré beaucoup de vocabulaire, commence à poser des questions et à former quelques phrases simples
- L’emploi du “je” arrive autour de trois ans
- A quatre ans, l’enfant peut former des phrases complexes, se fait comprendre et améliore sa diction.
A partir de six ans, l’enfant démarre sa scolarité et son apprentissage du langage écrit. C’est généralement à partir de cet âge-là que les troubles de la communication sont identifiés et peuvent motiver un suivi orthophoniste.
Le suivi orthophoniste
Le champ de compétence d’un orthophoniste est très large. Il s’agit d’une profession paramédicale qui peut prendre en charge les capacités verbales, les atteintes des organes vocaux, les troubles de l’apprentissage de la lecture ou de l’écriture, les conséquences des lésions cérébrales ou des maladies mentales… Mais l’orthophoniste peut aussi aider à rééduquer la déglutition ou la respiration. Contrairement aux idées reçues, ce professionnel n’agit pas seulement auprès des enfants, mais peut aussi prendre en charge les troubles des adultes, notamment en cas d’affection neurologique, d’AVC ou de traumatisme affectant la communication.
Le suivi est généralement prescrit par un médecin généraliste ou spécialiste. L’orthophoniste définit au préalable la nature du trouble (bégaiement, difficultés de calcul ou d’écriture, dysphasie…) et prescrit un suivi adapté ainsi que des exercices de rééducation. La profession s’est particulièrement développée dans l’entre-deux guerres, à la fois pour rééduquer au langage les soldats défigurés et prendre en charge les personnes traumatisées par le conflit.
Dans quels cas consulter ?
Dans le cas d’un enfant jeune, il peut être difficile d’identifier un trouble de l’apprentissage. Un petit qui zozote pendant quelques mois, par exemple, n’a pas forcément besoin d’aide médicale. On estime que le suivi peut démarrer à partir de trois ans, en cas de retard important de langage : l’enfant a un vocabulaire très limité, son langage n’évolue pas et il ne prononce que des mots déformés ou difficiles à comprendre. Un bégaiement ou des difficultés d’élocution marquées peuvent aussi motiver une première consultation. L’école ou la crèche peuvent alerter les parents sur d’éventuels retards d’apprentissage. Dans le cas d’une maladie génétique comme la trisomie 21, le suivi peut démarrer plus tôt.
A partir du primaire, il est possible de consulter un orthophoniste si :
- La lecture est difficile et mal vécue
- L’enfant inverse les lettres ou les syllabes
- L’écriture est penchée, illisible ou lente
- L’orthographe est très mauvaise
- Les mathématiques et les calculs sont difficiles.
Si un trouble tel que la dyslexie n’est repéré qu’à l’adolescence, le suivi peut débuter à ce moment-là. Dans certains cas, il peut aussi faire suite à un traitement orthodontique ou à une opération de la mâchoire. Des séances peuvent également être prescrites en cas de maladie : Parkinson, Alzheimer, AVC, cancer…
Prise en charge de l’orthophonie
Les dépassements d’honoraires sont rares chez les orthophonistes. Les séances sont prises en charge à hauteur de 60% par l’Assurance maladie. A la MCF, nous vous remboursons 40% supplémentaires, sur la base de remboursement de la Sécurité sociale.