Aide intéressante au sevrage tabagique, la vapoteuse ne jouit pas toujours d’une belle réputation. Pourtant, les spécialistes commencent à avoir suffisamment de recul pour savoir que, bien utilisée, elle est très loin d’être aussi nocive que la cigarette.
Comment fonctionne la cigarette électronique ?
Contrairement à la cigarette, la vapoteuse ne repose pas sur un principe de combustion. Elle est composée :
- D’une batterie
- D’une résistance
- D’un atomiseur.
L’atomiseur est la partie la plus importante de la e-cigarette. Il contient un réservoir de liquide aromatisé et chargé en nicotine, ainsi qu’une résistance. Cette dernière est composée d’une matière absorbante (généralement du coton) et de fils de métal. La résistance est connectée à la batterie et permet la transformation du liquide en vapeur. Il n’y a donc aucun phénomène de combustion en jeu, c’est un simple courant électrique qui atomise le liquide et permet le vapotage.
Le liquide est composé d’humectants et de solvants, généralement d’origine végétale. Les plus courants sont le propylène glycol et la glycérine, auxquels sont ajoutés des arômes et, en fonction des besoins, de la nicotine, en concentration réduite. En effet, pour atteindre un taux de nicotine proche de celui d’une cigarette, il faut que le produit soit reconnu comme substitut nicotinique et ne peut donc être vendu en commerce de proximité.
Ce que disent les études sur la e-cigarette
Pour bien comprendre les études sur la nocivité de la vapoteuse, il faut d’abord appréhender les dangers liés au tabagisme. La cigarette repose sur la combustion du tabac et de plusieurs additifs très dangereux, dont le goudron. En effet, la nicotine est loin d’être un composant toxique au regard de ce que contient le tabac. Le cœur du problème se situe dans les produits issus de la combustion, totalement absents de la vapoteuse puisque celle-ci ne dégage que de la vapeur et non de la fumée.
Depuis quelques années, des études dénoncent les méfaits supposés de la cigarette électronique. Problème : les media, comme le grand public, ont tendance à oublier les études prouvant son efficacité dans le sevrage tabagique. Une équipe de chercheurs britanniques, par exemple, a estimé à 18% le taux de réussite du sevrage par la vapoteuse, contre 9% pour les substituts nicotiniques classiques. Concernant la toxicité des liquides, d’autres rapports indépendants ont prouvé que les produits en vente dans l’Union Européenne ne peuvent être considérés comme cancérigènes ou néfastes pour la santé, surtout si on les compare avec la cigarette.
Alors que penser des études qui montrent un rapport entre vapotage et affections pulmonaires ou maladies cardio-vasculaires ? Elles résultent souvent d’une mauvaise utilisation de la vapoteuse : matériel endommagé ou non conforme à la législation, liquide frelaté… Bref, à partir du moment où on utilise des produits respectant les normes en vigueur, les risques pour la santé sont considérablement faibles, surtout si on les compare à ceux du tabagisme.
Comment bien utiliser une vapoteuse ?
Vous avez décidé d’arrêter de fumer et souhaitez vous mettre à la vapote ? Tout d’abord, sachez que de nombreux médecins, chercheurs et tabacologues plébiscitent l’utilisation de la e-cigarette pour le sevrage tabagique. Vapoter, c’est s’exposer à nettement moins de toxiques et réduire considérablement les risques de cancer et de maladies cardio-vasculaires.
Utilisez du matériel neuf et conforme aux normes et entretenez-le soigneusement. Le réservoir doit être rempli régulièrement afin d’assurer le bon fonctionnement de la vapoteuse. La résistance doit être changée deux à quatre fois par mois. Nettoyez votre matériel une fois par semaine, en particulier l’embout, à l’aide d’une lingette désinfectante. Utilisez des liquides de qualité. Ils ne doivent contenir que des émollients (glycérine, propylène glycol, végétol…), des arômes alimentaires et, selon vos besoins, de la nicotine. N’achetez jamais vos produits au marché noir ou ailleurs que chez un vendeur agréé. Attention aux modèles vendus en bureau de tabac : ils sont rarement de bonne qualité.
En cas de doute, contactez un tabacologue ou votre médecin-traitant.
Le “Vrai/faux” de la vapoteuse
Vapoter peut causer une embolie pulmonaire.
Vrai, mais… cela ne s’est vu qu’aux Etats-Unis. Après enquête, il s’est avéré que les victimes avaient utilisé des liquides frelatés contenant du THC et de la vitamine E. Aucun cas n’a été rapporté en France.
La vape peut conduire au tabagisme.
Faux ! D’après les statistiques, les non-fumeurs qui vapotent ne se mettent pas au tabac pour autant. En revanche, il est recommandé de ne vapoter que dans le cadre d’un sevrage tabagique.
Le vapotage passif existe.
Vrai. Il existe un phénomène de vapotage passif, c’est-à-dire qu’une faible quantité de vapeur peut être inhalée par votre entourage. Chez les enfants ou les personnes très sensibles, cela peut causer une très légère irritation des voies respiratoires. Néanmoins, la vapeur dégage beaucoup moins de toxiques que la fumée de cigarette et se dissipe rapidement dans l’air. Il est toutefois recommandé, par mesure de précaution, de ne pas vapoter en présence d’enfants ou de femme enceinte et de garder son matériel hors de portée des plus jeunes et des animaux.
On n’a pas encore assez de recul sur le vapotage.
Faux. En quinze ans d’existence, les scientifiques commencent à avoir une idée assez précise des conséquences de la e-cigarette sur le long terme. Si toutes ne sont pas connues, il est maintenant avéré que la vape est nettement moins dangereuse que la cigarette et qu’elle constitue un outil intéressant pour le sevrage tabagique.