Lorsqu’on souffre de dépression, il est fréquent de se voir prescrire un traitement médicamenteux. Est-ce la seule réponse à adopter en cas de coup dur ? Comment faire si on ne veut ou ne peut pas prendre de traitement ?
Comment se soigne une dépression ?
Etre triste après le décès d’un proche, après une rupture ou lorsqu’on rencontre des difficultés au travail n’a rien de pathologique. Les petites périodes de déprime auxquelles nous faisons tous face au cours de notre vie ne nécessitent généralement pas d’intervention médicale : elles passent d’elles-mêmes. En revanche, lorsque la tristesse s’installe et qu’elle s’accompagne d’autres symptômes (dévalorisation, mal-être profond, traumatismes, système immunitaire affaibli…), il est primordial d’agir. Le psychiatre est le praticien de référence pour le traitement de la dépression. Il peut prescrire plusieurs types de thérapies :
- Médicaments antidépresseurs ou anxiolytiques
- Psychothérapie (certains psychiatres peuvent la pratiquer eux-mêmes)
- Thérapies de groupe (thérapie familiale, groupe de parole…)
- EMDR, hypnose ou autres thérapies cognitives et comportementales (TCC).
Soigner une dépression demande du temps : il faut d’abord apprendre à reconnaître l’état dépressif, déceler ses causes et mettre en place les changements qui s’imposent (travail, famille, état physique, vie personnelle…). Près de 50% des personnes ayant fait face à une dépression connaissent une rechute, parfois des années plus tard. Soigner sa dépression est un des meilleurs moyens de prévenir les récidives.
Les contre-indications à la prise de médicaments psychotropes
Si le psychiatre estime que la prise de médicaments s’impose, il lui revient d’évaluer les éventuels risques et contre-indications liés à chaque molécule. Il faut donc l’informer de vos antécédents de santé. Avez-vous connu des problèmes cardio-vasculaires ou hépatiques ? Souffrez-vous d’une maladie chronique ?
La plupart des médicaments psychotropes sont déconseillés pendant la grossesse et l’allaitement. Les femmes en âge de procréer doivent donc suivre un traitement contraceptif efficace. Si vous êtes enceinte, essayez de l’être ou allaitez, parlez-en avec votre médecin.
Votre traitement doit idéalement vous permettre de poursuivre une vie normale. Certaines molécules peuvent altérer la vigilance : il faudra donc prévenir votre médecin si vous conduisez beaucoup au quotidien (voiture, machines professionnelles, moto…).
Vous devrez surveiller toute évolution de votre état général et prendre soin de votre santé, et ce pendant toute la durée du traitement. La plupart des médicaments sont incompatibles avec la prise d’alcool : toute consommation peut être interdite, et il en va de même pour les autres substances psychoactives (cannabis…). Certains médicaments comme les benzodiazépines ne sont généralement pas prescrits aux personnes souffrant ou ayant souffert d’addictions, afin d’éviter tout risque d’accoutumance. De même, lorsqu’il existe un risque important d’automédication, certaines molécules sont écartées afin d’éviter les surdoses.
Les thérapies complémentaires pour traiter la dépression
Le psychiatre peut prescrire ou recommander d’autres modes d’action contre la dépression, en association ou non avec des médicaments.
Les compléments alimentaires peuvent être recommandés, en particulier si le patient manque d’un nutriment essentiel : vitamine D, magnésium, fer… Certaines plantes comme le millepertuis peuvent aussi avoir une action intéressante sur les états dépressifs légers. L’activité physique est également recommandée, car elle aide à lutter contre l’isolement, améliorer l’image de soi et stabiliser son humeur. L’Activité Physique Adaptée (APA) peut être prescrite par un médecin dans certains cas : il s’agit d’une pratique spécifique, dispensée par des éducateurs formés au sport santé.
Les psychothérapies, quant à elles, font partie des traitements de fond de la dépression : elles aident à identifier et à mettre des mots sur les états dépressifs, mais aussi à comprendre leurs causes et mécanismes d’apparition. Dans certains cas, d’autres types de thérapies peuvent être proposées : les groupes de parole, comme les Alcooliques Anonymes, ou encore la thérapie familiale. L’EMDR ou l’hypnose peuvent aussi donner de bons résultats à court ou moyen terme.
Si toutes ces méthodes jouent un rôle important dans le traitement de la dépression, elles doivent s’accompagner d’un traitement médicamenteux dans les cas modérés à graves. Pour que la prise en charge soit adaptée, il faut trouver un praticien à votre écoute, en qui vous avez confiance. N’hésitez pas à lui faire part de tous vos questionnements sur les médicaments, mais veillez à respecter la posologie prescrite. En cas de doute, contactez un autre médecin pour demander un second avis.