Si le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est souvent associé à l’enfance, il touche aussi les adultes, dépistés ou non. Comment les adultes le vivent-ils et quelles solutions existent ?

Le TDAH, souvent assimilé à l’hyperactivité, affecte le neurodéveloppement et se manifeste généralement pendant la petite enfance, avant l’âge de 12 ans. On estime qu’il touche 3 à 5% des enfants et sa prise en charge par un professionnel de santé est primordiale, afin que la scolarité et la socialisation puissent se dérouler le plus sereinement possible. Entre 6 et 10 ans, le médecin pose un diagnostic fiable et prescrit un traitement (psychomotricité, psychanalyse, médicament…) pour sécuriser la scolarité de l’enfant et rendre les symptômes moins handicapants. Au collège, diverses thérapies peuvent être mises en place pour aider l’enfant à renforcer son estime de soi et avancer sereinement pendant l’adolescence. Enfin, au lycée, il sera important d’aider le jeune à bien s’orienter vers un projet professionnel qui le motive et lui permettra de s’épanouir tout en stoppant éventuellement le traitement médicamenteux. Mais comment évolue le trouble une fois devenu adulte, en particulier s’il n’a pas été dépisté pendant l’enfance ?

Le plus souvent, l’hyperactivité s’amenuise chez les adultes touchés : ce sont surtout les capacités d’attention qui sont altérées. Les adultes TDAH font face à la procrastination, peinent à remplir des tâches quotidiennes rébarbatives, en particulier dans le milieu professionnel : réunions, comptes-rendus, rédaction de documents… Chez les adultes dépistés tardivement, on observe souvent un parcours scolaire et professionnel laborieux : études parfois médiocres et sans résultats malgré les efforts fournis, intégration en entreprise difficile, vie sociale et sentimentale compliquée… Les patients témoignent aussi de difficultés à s’organiser efficacement, à s’adapter aux contraintes, à maîtriser les comportements impulsifs voire agressifs. Les adultes TDAH sont également plus vulnérables aux addictions et aux comportements à risques. Professionnellement, ils sont plus à même de s’épanouir dans des métiers créatifs, indépendants ou de soin à l’autre.

Chez les adultes, le trouble ne se manifeste pas de la même manière que chez les enfants et ne produit pas les mêmes conséquences. Un adulte non diagnostiqué mais épanoui dans son travail et sa vie sociale souffrira moins de comportements impulsifs ou de troubles de l’attention. En revanche, une personne qui fait face à des problèmes professionnels (licenciement, changement de poste fréquent…), à des addictions ou à des conduites à risques (tabac, abus de substances, alcoolisme au volant, excès de vitesse…) doit s’interroger sur l’éventualité d’un TDAH, surtout si ces soucis sont causés par des problèmes d’attention ou d’impulsivité.

Le TDAH est diagnostiqué par un psychiatre grâce à plusieurs tests qui permettent d’écarter d’autres affections neurologiques. Il n’existe en France que peu de services spécialisés dans le diagnostic du TDAH chez l’adulte. Il peut donc être difficile de bénéficier d’un dépistage fiable.

Le TDAH chez l’adulte s’accompagne souvent d’autres problèmes (addictions, difficultés professionnelles et sociales…), il est donc essentiel de mettre en place des thérapies spécifiques pour traiter les conséquences du TDAH. Des thérapies de groupe sont souvent recommandées, afin de travailler sur les symptômes comportementaux, l’attention, l’estime de soi, mais aussi la gestion des émotions et de la frustration. Lors de ces séances, des outils thérapeutiques sont donnés aux patients afin de faciliter le travail sur les symptômes entre les rencontres. L’idée est de favoriser l’émergence d’un “guide interne”, pour réduire l’impact des symptômes difficiles à contrôler. Il est aussi important pour les adultes TDAH de trouver un rythme de vie qui leur convient et de se tenir prêt face aux imprévus, aux émotions contradictoires, au stress…

Certains traitements médicamenteux peuvent être prescrits, à condition de bien cerner les besoins et les intentions du patient adulte. Parfois, le diagnostic suffit à rassurer et aide à trouver les bons réflexes pour vivre avec le trouble. Dans tous les cas, l’accompagnement thérapeutique est la clé d’une vie sereine avec le TDAH.

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