La mémoire possède un fonctionnement fascinant, mais est loin d’être une machine. Si les trous de mémoire sont souvent bénins, ils peuvent aussi être signes de maladies, de fatigue ou de traumatismes.
Comment fonctionne la mémoire ?
Notre cerveau utilise un processus précis qui repose sur différents réseaux de neurones. Les informations sont d’abord sélectionnées, puis codées avant d’être consolidées pour être stockées, retrouvées et utilisées à tout moment. La mémoire à court terme nous permet de retenir les événements récents et de se souvenir de plusieurs choses en même temps, comme par exemple prendre des notes pendant une réunion ou un cours. La mémoire à long terme, en revanche, englobe les automatismes comme la marche et la conduite, les connaissances personnelles (savoir scolaire ou professionnel, connaissance de soi), les événements marquants de la vie et la mémoire perceptive, qui permet de se remémorer des lieux, des visages ou des voix sans effort.
Pourquoi a-t-on des trous de mémoire ?
Un trou de mémoire ne correspond pas à une information perdue par le cerveau, mais à une difficulté éprouvée à retrouver un souvenir précis : une date, une adresse, un nom… En général, le trou de mémoire est conscient, ce qui est rarement le cas lorsqu’on souffre d’amnésie sévère.
Il est facile d’oublier ce qui concerne les actes quotidiens et automatiques : bien fermer sa voiture, retrouver ses clés… Lorsque ces gestes ont été faits des centaines de fois, difficile d’identifier un acte unique parmi les autres souvenirs.
Avec l’âge, les capacités de mémorisation restent inchangées, mais la concentration et l’attention sont plus difficiles à maintenir. Cela explique que l’apprentissage soit plus rapide à 15 ans qu’à 45, sans que la mémoire soit altérée pour autant.
Les maladies de la mémoire
Les troubles de la mémoire peuvent avoir plusieurs origines. Tout d’abord, certains médicaments comme les neuroleptiques, les anxiolytiques ou les somnifères peuvent temporairement causer une amnésie. Le stress, la dépression ou les traumatismes peuvent aussi détériorer nos capacités de mémorisation. Certains événements douloureux sont parfois oubliés pendant de nombreuses années : on parle alors d’amnésie post-traumatique. Le sommeil est essentiel au bon fonctionnement de la mémoire : les insomnies ou l’apnée du sommeil peuvent donc causer des trous de mémoire fréquents.
L’amnésie peut aussi être d’origine cérébrale : épilepsie, maladie de Parkinson, Alzheimer, sclérose en plaques, traumatisme crânien… Les accidents vasculaires-cérébraux ischémiques ou hémorragiques qui endommagent le cerveau causent également des pertes de mémoire sévères.
Enfin, des toxiques comme le monoxyde de carbone, l’alcool ou les drogues altèrent la mémoire à court et long terme.
Quand s’inquiéter ?
Si vous vous rendez compte que vous oubliez quelques petites choses du quotidien, pas d’inquiétude, ces trous sont souvent bénins et le fait d’en être conscient est plutôt bon signe. Toutefois, prêtez attention à votre hygiène de vie s’ils se multiplient : ils peuvent être signes de fatigue, de stress ou de dépression.
En revanche, si votre entourage vous fait remarquer des pertes de mémoire fréquentes ou inhabituelles, des attitudes étranges ou des difficultés à s’exprimer ou à s’orienter, il sera judicieux de consulter votre médecin-traitant, qui vous orientera vers un spécialiste le cas échéant.
Contrairement aux idées reçues, aucun aliment ne permet de renforcer nos capacités de mémorisation. Néanmoins, il est possible d’entretenir nos fonctions cognitives au quotidien grâce à la lecture, aux jeux de société, au théâtre ou à la musique.