Congés menstruels : adapter le monde du travail aux femmes souffrant d’endométriose
En France, l’endométriose touche environ 2 millions de femmes, entraînant des douleurs sévères qui peuvent perturber leur vie professionnelle. Face à cette réalité, la question des congés menstruels est devenue un sujet de débat. De plus, certaines entreprises ont déjà commencé à appliquer ce type de congé, offrant des retours d’expérience précieux sur son impact. Quel est le potentiel de ces initiatives pour améliorer les conditions de travail des femmes concernées ?
2 millions de Françaises sont atteintes d’endométriose
L’endométriose est une maladie chronique où des tissus semblables à la muqueuse de l’utérus (l’endomètre) se développent en dehors de l’utérus, généralement sur les ovaires, les trompes de Fallope et d’autres organes pelviens. Ce tissu endométrial ectopique peut provoquer divers symptômes et complications, notamment :
- Des douleurs pelviennes
- Des menstruations abondantes ou irrégulières
- Des problèmes de fertilité
- Des douleurs pendant les rapports sexuels
- Des troubles digestifs
- De la fatigue chronique
En France, cette maladie gynécologique touche environ une femme sur dix. Elle peut considérablement perturber la vie quotidienne et professionnelle des femmes touchées. Bien que la reconnaissance de cette maladie s’améliore ces dernières années, la prise en charge demeure insuffisante dans de nombreux contextes, notamment au sein du monde du travail.
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Congé menstruel : une proposition de loi examinée par le Sénat
Face à cette réalité, la question des congés menstruels est devenue un sujet de débat législatif en France. Une proposition de loi visant à instaurer un congé menstruel a été présentée au début de l’année 2024. Cette loi prévoit 13 jours d’arrêt par an, disponibles après l’obtention d’un certificat médical pour des “menstruations incapacitantes”. Ces arrêts seraient pris en charge par la Sécurité Sociale, sans jour de carence. La proposition de loi vise également à favoriser le télétravail pour les femmes touchées par ces règles douloureuses. Malheureusement, ce projet de loi a été rejeté par le Sénat et l’Assemblée nationale en avril 2024.
Néanmoins, d’autres pays ont déjà sauté le pas en adoptant un congé menstruel, comme le Japon depuis 1947 et l’Espagne depuis le 16 février 2023.
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Des villes et des entreprises l’appliquent déjà
Depuis mars 2023, la commune de Saint-Ouen a instauré un congé destiné aux femmes souffrant de règles douloureuses et incapacitantes. La ville a trouvé une solution légale applicable à toutes les collectivités. Sur avis médical, les agentes peuvent bénéficier d’un aménagement de poste, travailler plus souvent en télétravail, ou prendre deux jours de congé grâce aux autorisations spéciales d’absence mises en place pendant la crise sanitaire.
La société coopérative La Collective, spécialisée dans le recrutement de donateurs pour les ONG, est la première entreprise en France à avoir introduit un congé menstruel en 2021. Pour bénéficier de ce congé, les salariées n’ont qu’à envoyer un e-mail le jour même au directeur administratif de la société, et l’information demeure confidentielle. Ce jour de congé n’est pas comptabilisé comme un arrêt de travail ; il est facultatif et le salaire est maintenu intégralement. Plus de la moitié des femmes de l’entreprise ont déjà utilisé ce congé.
Depuis mars 2022, le fabricant de mobilier Louis Design permet à ses salariées souffrant de règles douloureuses de s’absenter un ou plusieurs jours sans retenue sur salaire. Aucun certificat médical n’est exigé ; les employées sont simplement invitées à remplir un tableau de suivi afin d’anticiper ces congés menstruels autant que possible.
Source : France Bleu ; Ouest France
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