Créée il y a plus de 60 ans en Angleterre, la socio-esthétique repose sur des soins et des conseils qui permettent à des malades ou à des personnes éprouvées par la vie de retrouver confiance en elles. Zoom sur cette démarche expliquée par Cécile Bartolini-Grosjean, socio-esthéticienne.
Pourquoi la socio-esthétique ?
L’estime de soi est souvent abîmée par la maladie, les interventions chirurgicales, les effets secondaires de certains traitements médicaux, et le stress engendré par la douleur qui les accompagne. Autres transformations mal vécues, la perte des cheveux, des cils et des sourcils mais aussi la fragilisation de la peau et l’amaigrissement.
Face à ces modifications corporelles qui remettent en question l’image qu’ils ont d’eux, les malades ont tendance à se replier sur eux. C’est pour les aider à reprendre confiance et à s’accepter qu’a été lancée la socio-esthétique.
Créée au début des années 1960 en Angleterre, la socio-esthétique fait partie des soins oncologiques de support définis par l’Institut national du cancer (INCa) et inscrits dans le Plan cancer depuis 2003. Mais elle ne s’adresse pas qu’aux malades.
« L’approche holistique de cette discipline du « prendre soin » se destine à toute personne en situation de vulnérabilité, que celle-ci se traduise par une atteinte de l’intégrité psychique, physique ou sociale. Elle s’envisage quel que soit l’âge de la personne, du nourrisson à la personne vieillissante et quel que soit le genre », explique Cécile Bartolini-Grosjean, socio-esthéticienne spécialisée en cancérologie au sein de l’association de la Ligue contre le cancer des Alpes-Maritimes et du Centre Antoine Lacassagne à Nice.
Soins et programmes d’éducation thérapeutique
Proposée par des esthéticiennes qui, outre leur diplôme, ont suivi une formation certifiée par l’État, elle prend la forme de différents soins. « La multiplicité des outils de la socio-esthétique permet une diversité de l’offre de soin avec, par exemple, la mise en lumière de l’apparence par l’approche du conseil en image et du maquillage correcteur, le soin du corps par le toucher relationnel et le soin de l’ongle par sa mise en beauté et son entretien. L’accompagnement peut aussi être suggéré sous une forme plus pédagogique avec l’instauration de programmes d’éducation thérapeutique », explique Cécile Bartolini-Grosjean.
Les socio-esthéticiennes peuvent aussi apporter des conseils concernant le choix des perruques ou de produits spécifiques adaptés. En France, elle fait souvent partie des protocoles de soin. Elle est proposée dans les établissements médicaux, médico-sociaux mais aussi sociaux et gratuite dans les établissements médicaux et à domicile.
Les soins socio-esthétiques présentent plusieurs avantages. Ils améliorent l’état de la peau, atténuent certaines imperfections et renforcent la sensation de bien-être. Sur le plan psychologique, l’écoute et le toucher réalisés par la socio-esthéticienne permettent aux bénéficiaires d’avoir une meilleure image d’eux même, facilitent leur socialisation et leur redonnent confiance en eux. La socio-esthétique a encore plus d’intérêt quand elle est proposée aux femmes dont l’image est davantage altérée par la maladie ou les difficultés de la vie.
« La socio-esthétique de par ses vertus et sa démarche intégrative sociale permet une nouvelle réappropriation de la féminité et de l’image du corps de la femme. Elle ramène dans un processus de vie en favorisant l’acceptation de soi et de la nouvelle identité. Elle tend à insuffler un meilleur amour de soi pour contribuer à la réhabilitation de ces femmes », précise Cécile Bartolini-Grosjean soulignant ainsi tous les atouts de cette démarche pour retrouver le sourire après une épreuve !
Par Violaine Chatal, France Mutualité n°631
