Les cancers du col de l’utérus, mais aussi des zones génitales ou ORL, se développent le plus souvent suite à une infection à papillomavirus humain (HPV). A la rentrée, le gouvernement lancera la vaccination généralisée des adolescents contre ce virus. Comment se déroulera la campagne ? Pourquoi et quand se faire vacciner contre les HPV ?
Papillomavirus : des risques importants pour la santé
Les HPV font partie des infections sexuellement transmissibles (IST) et se transmettent par contact sexuel, même sans pénétration : ils sont donc difficilement bloqués par le préservatif. On estime que près de 80% des adultes ont déjà rencontré un HPV au cours de leur vie.
Le plus souvent, l’infection est éliminée par l’organisme sans que des symptômes apparaissent : on parle alors d’infection silencieuse. Mais dans environ 10% des cas, le système immunitaire ne parvient pas à bout du virus : l’infection devient persistante et des lésions peuvent apparaître dans les cellules. A ce stade, la maladie est détectable par prélèvement cervico-utérin ou examen clinique. S’il n’existe pas de remède, les symptômes peuvent être soulagés le temps que l’organisme élimine l’infection.
Certains papillomavirus particulièrement dangereux (type 16 ou 18, par exemple) peuvent causer une infection longue et des lésions pré-cancéreuses. Dans les décennies qui suivent l’infection, un cancer peut être repéré, qu’il s’attaque au col de l’utérus chez les femmes ou à la zone péri-anale chez les hommes.
Le cancer du col de l’utérus est le quatrième cancer le plus fréquent chez les femmes et les HPV constituent le principal facteur de risque : c’est pourquoi il est essentiel de s’en protéger pour préserver sa santé.
La vaccination contre les papillomavirus
Les HPV sont des virus particulièrement contagieux et il n’existe pas de mesure barrière ou de traitement spécifique qui empêchent la contamination. La vaccination est le principal moyen de prévention disponible, à condition d’être pratiquée dans de bonnes conditions.
Le vaccin est d’autant plus efficace s’il est administré avant le début de la vie sexuelle et il faut recevoir deux doses à quelques mois d’intervalle pour être suffisamment protégé. Sont concernés par la vaccination :
- Les jeunes filles et garçons âgés de 11 à 14 ans (le pédiatre peut vous proposer ce vaccin)
- Les jeunes âgés de 15 à 19 ans, non vaccinés (le vaccin est alors dit “de rattrapage”)
- Les hommes ayant des rapports avec d’autres hommes, jusqu’à 26 ans révolus.
En France, fin 2021, seules 45% des jeunes filles et 6% des garçons de quinze ans étaient vaccinés contre le HPV, alors que les personnes des deux sexes peuvent être vaccinées. C’est pourquoi le gouvernement a décidé de généraliser la vaccination des adolescents contre le HPV, dès la rentrée scolaire 2023.
Vaccination généralisée contre le HPV, c’est quoi ?
Contrairement au DTP ou à la coqueluche, le vaccin contre le papillomavirus humain n’est pas obligatoire. Cependant, la couverture vaccinale reste basse, en particulier chez les garçons où elle est quasi nulle. Cela est dû à la fois à une mauvaise compréhension des enjeux médicaux et préventifs que posent cette vaccination et aux interrogations de certains parents qui estiment que la communauté scientifique manque de recul. C’est pourquoi les pouvoirs publics ont lancé une campagne de vaccination gratuite à destination des élèves de 5e, qui pourront être vaccinés avec l’accord de leurs parents.
Le vaccin étant présent en France depuis 2006, le recul nécessaire pour évaluer son efficacité est suffisant et le constat est sans appel : la vaccination contre les HPV pourrait bien éradiquer ces virus ! Dans certains pays comme la Suède, où la couverture vaccinale atteint 80%, les lésions cancéreuses ont été réduites de 75% chez les adultes. La campagne de vaccination sera l’occasion d’informer le grand public sur l’utilité du vaccin et sur les dangers que posent les HPV, mais aussi de corriger certaines idées reçues sur ces derniers !