La maïeutique désigne toutes les pratiques des sages-femmes pour l’accouchement, et par extension, pour la santé reproductive des femmes et les soins aux tout-petits. Dans une logique de revalorisation de la profession, les compétences des sages-femmes se sont élargies au fil des années.
Une formation revalorisée
Les études des sages-femmes sont à présent dotées d’un nouveau cycle: six ans d’étude, en tout, seront nécessaires à partir de 2024. Ce troisième cycle permettra aux diplômés d’être reconnus en tant que docteur en maïeutique. Cette avancée ambitieuse a pour objectif d’accroître la reconnaissance du métier de sage-femme, dont la formation est aussi exigeante que celle des dentistes.
Pour asseoir définitivement le statut médical de la profession de sage-femme, le gouvernement prévoit aussi d’homogénéiser la formation. A ce jour, une trentaine d’écoles existent sur le territoire et sont gérées à l’échelle régionale : une exception dans la formation des professions médicales. Les études seront bientôt organisées par les universités et les écoles rattachées à des UFR (Unité de formation et de recherche de santé).
Enfin, un nouveau statut permettra de concilier l’activité de sage-femme avec la recherche, afin de faciliter le recrutement d’enseignant-chercheur en maïeutique et de favoriser l’attractivité du métier.
Les nouvelles missions des sages-femmes
Le domaine d’intervention des sages-femmes est bien plus large que la prise en charge de l’accouchement ! La maïeutique est un corps de métier à part entière, avec des missions diverses, ayant toutes en commun la santé des femmes et des tout-petits.
Les sages-femmes peuvent prendre en charge la santé sexuelle et reproductive des femmes : elles peuvent prescrire une contraception, poser un DIU ou un implant, pratiquer les soins de prévention gynécologiques (échographie, frottis…). A présent, elles peuvent assurer le dépistage et le traitement de certaines IST comme le papillomavirus.
Les sages-femmes sont bien sûr aptes à suivre les grossesses à bas risques : préparation à la naissance, échographies, actes de prévention, monitoring… Lorsqu’elles décèlent une pathologie, elles orientent la patiente vers le bon spécialiste. Après l’accouchement, elles peuvent assurer le suivi post-natal, la rééducation du périnée, l’administration des premiers vaccins et les premiers soins au nouveau-né.
Le rôle des sages-femmes dans l’accès à l’IVG
Depuis 2016, les sages-femmes peuvent réaliser des IVG médicamenteuses jusqu’à la fin de la cinquième semaine de grossesse. Cette avancée a grandement favorisé l’accès à l’IVG, notamment dans les zones où les structures dédiées sont plus rares. Pendant la crise de la Covid-19, elles ont été autorisées à prescrire les IVG médicamenteuses par téléconsultation, ce qui a permis aux femmes de pouvoir faire face aux grossesses non désirées, même pendant les confinements.
Depuis 2022, les sages-femmes peuvent assurer les IVG médicamenteuses jusqu’à la septième semaine de grossesse. Le décret du 30 décembre 2021 autorise à présent les maïeuticiennes à réaliser les IVG chirurgicales, dans le cadre d’une expérimentation sur trois ans. Cette opération nécessitant la présence d’un anesthésiste et d’une équipe complète, les sages-femmes devront justifier d’une expérience professionnelle spécifique, d’une formation pratique et d’une période d’exercice dans des établissements de santé pratiquant les IVG.
Toutes ces nouvelles compétences ouvertes aux sages-femmes permettent de favoriser l’accès aux soins pour les femmes, en particulier les femmes jeunes, isolées ou victimes de violences. Toutes les femmes en bonne santé, à tout âge de la vie, peuvent être suivies par une sage-femme pour le suivi gynécologique ordinaire, pendant et après la grossesse. Une grande avancée pour la reconnaissance de ce corps de métier pas comme les autres et vital pour des millions de femmes !