Faut-il être mariée pour donner ses ovocytes ? Y a-t-il une limite d’âge pour donner ses gamètes ? L’anonymat du donneur est-il levé ? On décrypte avec vous les idées reçues les plus répandues sur le don de gamètes.
Il n’est pas obligatoire d’être infertile pour bénéficier d’un don de gamètes
Vrai. Les couples hétérosexuels peuvent bénéficier d’un don de gamètes dans le cadre d’une PMA, sous conditions :
- L’un des deux partenaires au moins est infertile
- L’un des deux partenaires au moins est susceptible de transmettre une maladie grave.
Les couples de femmes ou les femmes célibataires peuvent bénéficier d’un don de spermatozoïdes mais aussi d’ovocytes en cas d’infertilité ou de risque de transmission de maladie. En revanche, pour les couples de femmes, la méthode ROPA, qui consiste à utiliser les ovocytes d’une des partenaires et à faire porter l’enfant par l’autre, n’est pas autorisée en France.
Le don de sperme “artisanal” est permis par la loi s’il est gratuit
Faux. Le don de sperme artisanal, gratuit ou non, est strictement interdit par la loi. Proposer ses gamètes avec ou sans rémunération, notamment sur les réseaux sociaux, est passible d’emprisonnement et de 30 à 75 000 euros d’amende.
Le don de spermatozoïdes et de gamètes en général est strictement encadré par la loi, afin de garantir la sécurité des patients. Un rendez-vous médical permet de s’assurer que les donneurs sont en bonne santé. Les gamètes sont prélevés en conditions stériles et conservés soigneusement jusqu’à l’administration ou la FIV. Ces étapes sont essentielles pour que les donneurs, les receveurs et les enfants à naître puissent rester en sécurité tout au long du processus.
Il y a une limite d’âge pour donner ses gamètes
Vrai. La qualité des gamètes baisse avec l’âge. Pour les femmes, il n’est plus possible de donner ses ovocytes après 37 ans, même si on est encore fertile. Les cellules reproductives sont de moins bonne qualité et généralement moins nombreuses. Or, pour un don, il est nécessaire de prélever le plus grand nombre d’ovocytes possibles pour favoriser la réussite d’une PMA.
Chez les hommes, les spermatozoïdes deviennent plus lents et moins sains avec le temps. Cette étape s’appelle l’andropause : elle correspond à une baisse drastique de la fertilité masculine. C’est pourquoi les hommes ne peuvent donner leurs gamètes que jusqu’à 45 ans.
Bien évidemment, il faut être majeur pour procéder à un don.
Pour donner ses gamètes, il faut être en couple et obtenir l’accord de son conjoint
Faux. Le don de gamètes est ouvert à toutes les personnes majeures en bonne santé. Si, pendant longtemps, il a fallu être en couple et avoir l’accord du conjoint pour donner ses cellules reproductives, ce n’est aujourd’hui plus le cas.
Cette décision a été prise afin de faciliter les démarches et rendre le don accessible à un plus grand nombre. Donner ou non ses gamètes est une décision hautement personnelle et qui ne saurait être bloquée par une tierce personne.
En France, il y a assez de donneurs
Faux. Le nombre de personnes en parcours PMA et en attente de don est très important, d’autant plus depuis l’ouverture de la PMA aux couples de femmes et aux femmes seules. Actuellement, il n’y a pas assez de donneurs pour satisfaire toutes les demandes. Les hommes sont moins nombreux que les femmes à donner, alors que le processus est beaucoup plus simple pour eux que pour les femmes.
C’est pourquoi, depuis plusieurs années, le gouvernement travaille à rendre l’accès au don moins contraignant. Envie de faire un beau geste en 2023 ? Donner ses gamètes, c’est permettre à de nombreuses personnes de fonder une famille. Pour plus d’informations, consultez le site de l’Agence de la Biomédecine.
Il n’est pas possible de connaître le nombre d’ovocytes prélevés lors d’un don
Vrai. Par discrétion et pour limiter le stress des patientes, le nombre d’ovocytes prélevés n’est pas communiqué à la donneuse. Cependant, les nullipares peuvent se voir proposer, si le nombre d’ovocytes prélevés le permet, de conserver leurs gamètes. Cela permet, dans le cas d’une PMA, de favoriser la réussite d’une FIV sans recourir à un don.
L’ouverture de la conservation des ovocytes surnuméraires a permis d’encourager plus de femmes à devenir donneuses.
Depuis 2022, l’anonymat des donneurs a été levé
Vrai et faux. L’identité des donneurs est toujours protégée : les receveurs ne peuvent pas y accéder, et inversement. Cependant, depuis 2022, les enfants nés de dons peuvent accéder à différentes informations sur le donneur ou la donneuse. Une partie de ces informations sont dites non identifiantes : elles peuvent concerner les antécédents de santé, l’âge au moment du don… L’enfant peut aussi, à sa majorité, accéder à l’identité complète du donneur. Plus d’informations ici.