Déserts médicaux : les spécialités les plus touchées
Les déserts médicaux sont devenus une réalité alarmante en France, affectant désormais une grande partie du territoire. De nombreuses régions peinent à attirer et à maintenir des professionnels de santé, rendant l’accès aux soins compliqué pour une partie de la population. En cause, le vieillissement de la population médicale et un renouvellement insuffisant des effectifs, particulièrement dans certaines spécialités. On vous explique tout dans cet article.
Les déserts médicaux touchent 85% du territoire français
Les déserts médicaux sont un problème croissant en France, affectant près de 85% du territoire. Cette situation est particulièrement alarmante dans des départements comme la Seine-et-Marne, où la concentration de médecins généralistes a considérablement diminué au fil des années. En 2012, il y avait 114 généralistes pour 100 000 habitants dans ce département, contre 89 aujourd’hui, le plaçant parmi les zones les plus touchées par ce phénomène.
De nombreux praticiens atteignent aujourd’hui l’âge de la retraite, et les nouvelles générations de médecins sont insuffisantes pour compenser ces départs massifs. Ce déséquilibre trouve en partie son origine dans la limitation du numerus clausus, c’est-à-dire le nombre d’étudiants admis en deuxième année de médecine dans les années 1990.
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Les spécialités les plus touchées par les déserts médicaux
Certaines spécialités sont particulièrement affectées par le phénomène de désertification médicale. L’Association UFC-Que Choisir a mené une étude en croisant deux critères : l’éloignement géographique des médecins, accessibles à moins de 45 minutes de route et les tarifs pratiqués. Voici les 4 domaines les plus touchés :
- Gynécologie : un quart des femmes vivant en zone rurale ou en périphérie urbaine sont confrontées à un manque de gynécologues. L’éloignement géographique et la faible densité de praticiens compliquent l’accès aux soins pour les femmes, augmentant les risques pour leur santé.
- Médecine générale : l’accès à un médecin généraliste est compliqué pour plus de 15 millions de Français. Cette situation est exacerbée dans les zones rurales et les petites villes où les généralistes se font rares.
- Pédiatrie : les enfants ne sont pas épargnés par cette situation. Un quart des enfants vivent dans des zones désertées par les pédiatres, rendant difficile l’accès aux soins pédiatriques essentiels.
- Ophtalmologie : les patients ont également du mal à trouver des ophtalmologistes dans certaines régions. L’éloignement et la pénurie de ces spécialistes impactent directement la qualité des soins oculaires disponibles.
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Solutions et perspectives d’avenir
Pour faire face à cette crise, plusieurs solutions et initiatives ont été proposées :
- Incentives financiers pour les médecins : une loi adoptée en décembre 2023 vise à encourager les étudiants en médecine à exercer dans les zones sous-dotées en offrant des compensations financières. Cette mesure pourrait aider à équilibrer la répartition des médecins sur le territoire.
- Soulagement des tâches administratives : Frédéric Valletoux, Ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention, a proposé de réduire les tâches administratives des médecins pour qu’ils puissent se concentrer davantage sur les soins aux patients. Moins de paperasse permettrait de libérer du temps pour les consultations.
- Révision des aides publiques : l’UFC-Que Choisir propose de réexaminer les aides publiques accordées aux médecins, en conditionnant ces aides au respect des tarifs de la Sécurité sociale et en limitant les installations dans les zones déjà bien dotées en professionnels de santé.
- Formation et répartition des médecins : améliorer la répartition des lieux de formation des médecins et encourager les jeunes diplômés à exercer en milieu rural sont des pistes à explorer pour pallier les déséquilibres.
- Utilisation des technologies : le recours aux téléconsultations et aux technologies de la santé pourrait également aider à atténuer l’impact des déserts médicaux, en offrant une solution alternative pour les consultations médicales dans les zones isolées.
Source : Europe 1 ; Ministère du Travail, de la Santé et des Solidarités
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