Première cause de handicap visuel chez les plus de 50 ans, la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est susceptible de tous nous concerner un jour. En effet, environ 8 % de la population française est atteinte par cette maladie, et les risques augmentent avec l’âge et l’allongement de l’espérance de vie.
Qu’est-ce que la DMLA ?
La DMLA est une maladie responsable de la dégradation de la macula, une fine membrane située au fond de l’œil et chargée de transformer les images en signaux avant que ceux-ci soient transmis au cerveau. Elle se manifeste notamment par une baisse d’acuité visuelle, qui peut concrètement se traduire par :
- des difficultés à voir des détails fins (lecture de petits caractères, de traits fins),
- des difficultés à distinguer les couleurs dans la partie centrale d’une image,
- des déformations plus ou moins importantes,
- une diminution de la sensibilité aux contrastes : besoin de plus de lumière, gêne en vision nocturne…
- l’apparition de tâches noires ou de zones floues, alors que la vision périphérique est conservée.
La DMLA peut alors s’avérer gênante dans de nombreuses actions quotidiennes comme la lecture, la reconnaissance des visages ou la conduite.
Des facteurs multiples
La DMLA est une maladie multifactorielle, dont les causes exactes ne sont pas encore élucidées. Néanmoins, plusieurs facteurs de risque ont été identifiés.
L’âge
L’âge est le principal facteur de risque de la DMLA, puisque la maladie touche principalement les personnes de plus de 50 ans. Les plus de 75 ans sont les plus concernés, puisque 25 à 30% d’entre eux en sont atteints. Cela s’explique par le vieillissement de la rétine avec l’âge, qui s’accompagne de modifications physiologiques favorisant la dégénérescence des cellules rétiniennes et la perte de la fonction visuelle.
La génétique
La DMLA est aussi grandement influencée par la génétique. Les risques de développer une DMLA augmentent effectivement si un membre de la famille (parents ou fratrie) en est atteint.
L’importance de l’hygiène de vie
L’hygiène de vie influence aussi grandement les risques de développement d’une DMLA.
Fumer multiplie par exemple fortement les risques, y compris des années après avoir arrêté. De même, les risques doublent en cas d’obésité.
A l’inverse, une alimentation équilibrée et riche en acides gras polyinsaturés, en oméga 3 (poissons gras comme le saumon, le thon ou le maquereau), en antioxydants (vitamines C et E), en légumineuses et en fruits et légumes réduirait les risques de développement de la DMLA.
L’exposition à la lumière
La recherche a mis en évidence un lien entre l’exposition à la lumière bleue et la DMLA. Si nous pensons le plus souvent à nos écrans à l’évocation de ce type de lumière, nous oublions cependant que la lumière bleue est aussi une composante de la lumière naturelle, et donc du soleil. Il est ainsi important de protéger ses yeux lors de l’exposition à l’aide de lunettes de soleil homologuées, que ce soit lors de vacances au ski, à la mer, ou lors de sorties quotidiennes.
Surveillance, détection et développement de la DMLA
Pour prévenir l’apparition et le développement d’une DMLA, il est conseillé de consulter un ophtalmologiste une fois tous les deux ans, voire une fois par an après 55 ans, même en l’absence de problèmes de vue. Cela est d’autant plus important si vous êtes concernés par au moins l’un des facteurs de risque cités précédemment.
L’examen de routine permettra à votre ophtalmologiste de détecter une éventuelle maculopathie liée à l’âge (MLA). La MLA est une phase précoce de la DMLA, mais n’affecte que peu, voire pas, la vision.
Une MLA peut rester stable tout au long de la vie. Néanmoins, dans la moitié des cas, elle évolue et peut prendre deux formes :
- la DMLA atrophique ou “sèche”, qui se caractérise par l’apparition de trous de taille croissante dans la macula, entraînant une altération lente (5 à 10 ans) et progressive de la vision centrale. Il n’existe pour le moment pas de traitement.
- La DMLA exsudative ou “humide”, qui se caractérise par le développement anormal de vaisseaux sanguins dans la macula pouvant entraîner une perte sévère et particulièrement rapide de l’acuité visuelle. Il existe des traitements qui ralentissent son évolution.
L’examen de routine est ainsi non négligeable, car il permet de mettre en place un suivi ophtalmologique rapide en cas de détection d’une MLA ou d’une DMLA, limitant ainsi les risques d’aggravation de la maladie.