Avec le web et les réseaux sociaux, on ne vit plus sa grossesse de la même manière qu’il y a dix ans. Face aux nombreuses informations, comment les futurs parents vivent-ils cette période ?
Podcasts et livres : les nouveaux incontournables pendant la grossesse
Si vous avez eu des enfants il y a vingt ans ou plus, vous avez probablement lu le best-seller J’attend mon enfant et éventuellement un officiel des prénoms. Et pour cause ! L’offre des livres dédiés à la grossesse, l’accouchement ou l’allaitement a explosé, passant de publications cantonnées à l’aspect médical à de véritables guides répondant à toutes les questions. Les futurs parents, en particulier les femmes, multiplient leurs lectures et leurs sources d’informations avec de nombreux ouvrages, rédigés par des professionnels de santé ou des journalistes. Si la grossesse, l’accouchement, le post partum et même le deuil périnatal ont inspiré de nombreux auteurs, d’autres acteurs se sont appropriés des outils plus récents.
Véritable success-story, le podcast Bliss propose témoignages et accompagnements audios pendant toute la grossesse et jusqu’au retour à la maison. Sa créatrice, Clémentine Galey, n’est ni médecin, ni sage-femme, mais se pose en bonne copine et offre conseils et décryptages autour de la maternité. Anna Roy, sage-femme superstar, a aussi lancé son programme audio, où elle donne des repères aux jeunes parents pour les aider dans leur nouvelle vie.
Sur les réseaux sociaux, des professionnels de santé ou des particuliers se sont emparés de différents sujets comme le regret maternel, les soins aux nourrissons ou le post-partum. Une chose est sûre : le suivi médical n’a plus le monopole de l’accompagnement pendant la grossesse. Les futurs parents veulent de plus en plus de conseils clairs, accessibles et surtout pratiques.
Des produits spécifiques pour les femmes enceintes
La grossesse est-elle un marché juteux pour le monde de la cosmétique ? Peut-être pas, mais face aux questionnements des femmes enceintes sur l’impact des crèmes et produits de beauté pendant la grossesse et l’allaitement, de nouvelles marques spécialisées ont fait leur apparition. C’est le cas de TALM (To all the mamas), qui propose crèmes, huiles et sérums exclusivement réservés à la maternité.
Mais le marché des compléments alimentaires a aussi le vent en poupe. Le classique acide folique se voit remplacer par des cocktails de vitamines aux packagings hautement séduisants, parfois produits par des marques lifestyle, sans expertise particulière sur le sujet. En outre, la multiplication des sources de vitamines et minéraux peut avoir des conséquences néfastes sur la santé de la mère et de l’enfant à naître : des cas d’hypercalcémie néonatale et d’hypothyroïdie congénitale dus à des prises de compléments alimentaires ont été rapportés par l’ANSES.
Prendre un complément alimentaire pendant la grossesse n’a donc rien d’anodin. Il est vivement recommandé de ne pas en consommer sans avis médical ou besoin identifié, pendant toute la grossesse.
Doulas, coachs de sommeil… de nouveaux accompagnants
Si le suivi médical des grossesses restent l’apanage des professionnels de santé, le suivi émotionnel et psychologique est parfois assuré par de nouveaux acteurs. Déjà vus aux Etats-Unis, les coachs de sommeil ou doulas n’ont généralement pas de compétences médicales mais proposent d’accompagner les futurs parents pendant la grossesse et après la naissance.
La doula, par exemple, est une accompagnatrice qui suit la femme enceinte pendant toute sa grossesse et fournit un soutien psychologique et émotionnel, peut aider à accomplir certaines tâches, répondre à des questions pratiques… Elle peut aussi être présente pendant l’accouchement, pour aider à la gestion de la douleur, soutenir les parents… Après la naissance, l’accompagnement peut se poursuivre, en aidant aux tâches ménagères ou à installer l’allaitement.
Des coachs de sommeil pour bébés sont parfois recrutés par les parents pour aider à l’acquisition du sommeil. Tous ces accompagnants d’un nouveau genre ont un point commun : agir là où les compétences des professionnels de santé s’arrêtent. Si l’idée est louable, certains déplorent qu’une aide qui pourrait être apportée par la famille devienne payante. Les médecins rappellent, quant à eux, que ces accompagnants ne sauraient se substituer à un suivi médical et ne sont pas autorisés à administrer des soins, quels qu’ils soient.
De nouveaux lieux de naissance
Depuis quelques années, il est possible de donner la vie en-dehors d’une chambre d’hôpital. Depuis 2013, les maisons de naissance sont expérimentées sur tout le territoire. Ces structures autonomes sont gérées par des sages-femmes et accolées à un hôpital pour faciliter une prise en charge rapide en cas de complications. En effet, en maison de naissance, pas de péridurale, pas de césarienne ou d’épisiotomie : n’y sont autorisés que les accouchements simples, à bas risques, ne nécessitant que peu d’intervention des professionnels de santé. Les jeunes parents n’y sont pas hébergés : après la naissance, ils peuvent rentrer à la maison. Cette approche moins technicisée aide à soulager les services d’urgence souvent débordés et à fournir plus de chambres pour les patients hospitalisés.
Dans les maternités, de nouveaux équipements ont fait leur apparition : baignoires, salles nature, ballons… Ces infrastructures permettent aux femmes qui le souhaitent de vivre un accouchement physiologique, sans péridurale et de bénéficier d’une aide adaptée pour gérer la douleur.
Cependant, ces nouvelles approches naturelles exposent parfois à des risques. Dans de rares cas, les parents décident d’accoucher à domicile, avec ou sans aide médicale, augmentant considérablement le risque de complications. L’accouchement à domicile rend le transfert en hôpital plus compliqué, plus long et peut avoir de graves conséquences si la mère ou le nouveau-né ont besoin de soins intensifs. C’est pourquoi il est vivement déconseillé par les professionnels de santé, même pour une grossesse à bas risque.
Ce qui est nécessaire, pendant et après la grossesse
- Le suivi doit être assuré par un professionnel de santé : cela peut être le gynécologue ou une sage-femme en cas de grossesse à bas risque
- Les examens à faire dépendent des prescriptions du médecin, mais aussi des recommandations des autorités de santé.
- Limitez le stress, faites attention aux médicaments et compléments alimentaires et maintenez une hygiène de vie irréprochable.
- Privilégiez un accouchement en structure médicale et respectez les recommandations des professionnels de santé, en fonction du niveau de risques.
- Renseignez-vous à l’avance sur les soins après la naissance : premiers vaccins, rééducation périnéale, etc.
- N’hésitez pas à demander conseil à votre sage-femme ou à votre gynécologue ! Même après l’accouchement, les équipes médicales sont là pour vous aider et vous soutenir.