Comme d’autres troubles dys, la dysphagie est une affection qui nuit au bon fonctionnement du moteur de la déglutition : bouche, larynx et oesophage. Encore peu connu du grand public, ce trouble touche majoritairement les personnes âgées dépendantes ou les personnes en situation de handicap.
La dysphagie : un trouble de la déglutition
La dysphagie se caractérise par une gêne lors de la déglutition, située au niveau du larynx ou de l’oesophage. Le passage de la nourriture est difficile, parfois bloqué, que les aliments soient solides ou liquides. La dysphagie ne doit pas être confondue avec la fausse route ou l’odynophagie (douleur lors de la déglutition) : elle a des causes très différentes de ces deux autres affections.
La dysphagie peut avoir des conséquences graves sur la santé des personnes touchées : difficultés à s’alimenter, troubles respiratoires, difficultés sociales… Elle peut aussi s’accompagner de fausses routes : les aliments s’introduisent dans les poumons et causent des infections pulmonaires. En cas d’obstruction du conduit oesophagien, la personne ressent une forte douleur et des sensations d’étouffement : il faut alors intervenir en urgence.
Causes et prévalence de la dysphagie en France
La dysphagie touche majoritairement les seniors vivant en EHPAD ou les personnes en situation de handicap vivant en établissement spécialisé. Les causes sont multiples et varient entre difficultés mécaniques et atteintes neurologiques.
L’avancée en âge peut être à l’origine de la dysphagie, causant un vieillissement du mécanisme de la déglutition. Il peut aussi s’agir d’une hypertonie ou d’un défaut de relâchement des muscles de la bouche ou du pharynx.
Dans d’autres cas, l’origine est d’ordre neurologique : le mouvement de la déglutition est rendu difficile par une affection nuisant au bon fonctionnement du système nerveux. Les patients touchés par un AVC, une sclérose en plaques ou la maladie de Charcot peuvent souffrir de dysphagie. Dans ce cas, le risque de fausses routes graves est élevé.
Enfin, certains types de dysphagies peuvent être des signes précoces de cancer ORL.
Dans tous les cas, la dysphagie doit alerter : elle est toujours due à une affection spécifique et demande une prise en charge adaptée pour éviter ses conséquences néfastes sur la qualité de vie et la santé.
Diagnostic et traitement de la dysphagie
Il peut être difficile pour le patient d’expliquer clairement ses symptômes : sensation de corps étranger dans la gorge, blocage alimentaire ou sensation d’oppression dans les poumons ? C’est aux professionnels de santé de mener une enquête approfondie sur les difficultés du patient. Un examen neurologique doit être réalisé afin d’écarter toute cause neurologique grave : AVC, maladie de Charcot, sclérose en plaques…
Le palais et le larynx peuvent ensuite être examinés afin d’évaluer leur mobilité, à l’aide d’une petite caméra. Le cas échéant, une endoscopie peut être réalisée. Les soins apportés dépendent principalement de la cause identifiée, mais il est généralement nécessaire de faire un bilan avec un orthophoniste et, dans un premier temps, d’adapter les textures de l’alimentation pour limiter les risques de dénutrition. L’environnement des repas peut aussi être revu afin de faciliter la rééducation.
La prise en charge de la dysphagie est un enjeu important en établissement de santé : elle aide à lutter contre la fréquente dénutrition des résidents, à retrouver l’appétit et à renforcer la confiance dans les équipes médicales.