Connecter patients et soignants grâce aux nouvelles technologies pour favoriser un meilleur suivi des affections chroniques, c’est la promesse de la télésurveillance médicale. On vous explique tout sur cette nouvelle technique et sa prise en charge prochaine.
Qu’est-ce que la télésurveillance médicale ?
Le secteur de la santé numérique ne se résume pas à la téléconsultation. La télésurveillance consiste, elle, à exploiter un maximum de données de santé récoltées par différents fournisseurs de services et dispositifs médicaux (appareils domestiques, laboratoire d’analyse…) afin de suivre au plus près la santé des patients, en particulier en cas de maladie chronique ou de dépendance.
La télésurveillance médicale implique l’utilisation de dispositifs médicaux, automatiques ou non, capables de transmettre différentes données de santé au médecin. Celles-ci sont ensuite analysées par le professionnel de santé, qui peut les interpréter à distance et prendre des décisions concernant la prise en charge du patient : ajustement d’un traitement, continuité des soins, amélioration de la qualité de vie…
Par exemple, pour un patient atteint de diabète 2, la télésurveillance peut consister en l’analyse régulière de sa glycémie et la transmission en temps réel au professionnel de santé qui pourra rapidement les analyser à distance.
L’intégration d’une intelligence artificielle au programme permet d’améliorer le processus de de triage médical et de faire ressortir les chiffres les plus importants. Il ne reste alors au médecin qu’à faire quelques vérifications et à revoir le traitement, proposer des soins ou avertir le patient.
L’expérimentation ETAPES
Depuis 2014, le programme ETAPES est chargé d’expérimenter la télésurveillance médicale sur cinq pathologies différentes :
- Insuffisance cardiaque
- Insuffisance rénale chronique
- Insuffisance respiratoire chronique
- Diabète
- Prothèses cardiaques implantables.
L’objectif consiste avant tout à suivre avec précision l’impact de la télésurveillance médicale chez les patients à risque d’hospitalisations ou de complications et d’évaluer si le dispositif peut améliorer la qualité des soins et la qualité de vie des patients.
Les personnes pouvant bénéficier du programme ETAPES doivent être reconnus en ALD et doivent avoir une prescription médicale pour la télésurveillance. La solution utilisée doit respecter les normes posées par ETAPES :
- Recueil de paramètres propres à chaque pathologie
- Label CE médical pour le matériel.
L’expérimentation ETAPES s’achèvera en juillet 2023 et permettra de poser les bases d’un déploiement de la télésurveillance à l’échelle nationale.
Vers une prise en charge de la télésurveillance médicale
Début 2023, deux décrets ont inscrit la prise en charge et le remboursement de la télésurveillance médicale dans le droit commun. Celle-ci doit être mise en place pour cinq ans et prescrite dans des conditions rigoureuses afin d’apporter une amélioration de l’état de santé du patient et de faire gagner du temps aux équipes médicales.
Un des objectifs de l’expérimentation ETAPES est justement d’aider les pouvoirs publics à fixer les montants de prise en charge, qui devraient être connus d’ici la fin de l’année. Une part sera dite “opérateur”, pour assurer la gestion des données et leur traitement par les professionnels de santé, et une autre part, dite forfait technique, sera réservée à l’exploitant fournissant le matériel de télésurveillance.