14 500 psychomotriciens exercent en France. Découvrez le rôle de ces auxiliaires médicaux qui prennent en compte le corps, le psychisme et l’affectif de la personne dans des structures hospitalières ou dans le privé.
« Le psychomotricien fait partie du corps des rééducateurs », introduit Anne Vachez-Gatecel, psychomotricienne, psychologue clinicienne et directrice de l’Institut de formation des psychomotriciens (faculté de médecine Sorbonne Université). La psychomotricité est une approche psychocorporelle globale qui s’intéresse aux aspects moteurs, perceptifs, psycho-affectifs, environnementaux et émotionnels et à leurs interactions. Le travail du psychomotricien vise à améliorer des fonctionnements psychomoteur, psychique, mental perturbés. « Les psychomotriciens interviennent sur prescription médicale dans plusieurs domaines : prévention, éducation, soin, et cela à tous les âges de la vie, du bébé à la personne âgée », informe Anne Vachez-Gatecel.
Bilan et projet de soin
« Nous commençons par réaliser une évaluation des différentes fonctions psychomotrices et nous proposons ensuite à partir de ce bilan psychomoteur un projet de soin et d’intervention au sein d’une équipe pluridisciplinaire (psychologue, médecin, infirmier, orthophoniste…) », indique Anne Vachez-Gatecel. Le psychomotricien utilise différents outils qu’il choisit en fonction des axes de travail et de la personne : le jeu, la relaxation, l’expressivité du corps, les arts plastiques, l’éducation gestuelle et posturale, les activités d’équilibre et de coordination… Les techniques utilisées pendant les séances s’adaptent à chaque personne et sont basées sur l’approche corporelle en lien avec le développement. « Avec de jeunes enfants, tout passe par le jeu. Pour une adolescente avec des troubles du comportement alimentaire, nous effectuons un travail de médiation corporelle et, en soins palliatifs, ce sont des soins de confort pour accompagner la fin de vie », décrit Anne Vachez-Gatecel.
Pour quelles pathologies ?
Les psychomotriciens peuvent prendre en charge tout type de pathologie. « Nous pouvons par exemple être amenés à faire du soutien au développement psychomoteur d’un bébé qui a souffert à la naissance, solliciter les différentes fonctions psychomotrices et de communication d’un enfant autiste, renforcer les capacités cognitives et émotionnelles d’un enfant souffrant d’un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), faire un travail autour de la conscience corporelle chez une personne âgée qui chute », cite comme exemples notre spécialiste. La psychomotricité peut aider également des enfants souffrant de phobie scolaire, beaucoup plus nombreux depuis la crise sanitaire due au Covid-19, en leur redonnant confiance, et ceux qui ont des difficultés d’apprentissage ou encore apprendre aux adultes à mieux gérer leurs angoisses.
En France, la moitié des psychomotriciens travaillent dans des établissements médico-sociaux : centres médico-psycho-pédagogiques (CMPP), établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad), instituts médico-éducatifs (IME), etc. Les autres interviennent en milieu hospitalier (services de néonatologie, de pédiatrie, de psychiatrie, de neurologie…) et en libéral.
Prise en charge des séances de psychomotricité
Les séances de psychomotricité sont prises en charge à 100 % pour les personnes présentant un handicap diagnostiqué et avéré (dossier MDPH – Maison départementale des personnes handicapées). Sinon, elles ne font pas l’objet d’un remboursement par l’Assurance maladie. Certaines mutuelles prennent en charge de façon partielle les séances de psychomotricité.
Par Anne-Sophie Glover-Bondeau, France Mutualité n°626