Variole du singe, syphilis, gonorrhée… Ces IST ont un point commun : elles sont nouvelles ou ont été en passe d’être éradiquées. Et pourtant, on constate leur émergence depuis quelques années. Pourquoi ce retour ? Comment les prévenir ?
De nouvelles IST ou un retour en force ?
Les IST ou infections sexuellement transmissibles, autrefois appelées maladies vénériennes, sont des maladies qui se transmettent par contact génital, pendant un rapport sexuel, avec ou sans pénétration. Bien que la plupart soient bénignes, elles présentent toutes des complications si elles ne sont pas prises en charge et certaines sont très difficiles à soigner et potentiellement mortelles.
Cependant, à la fin des années 1990, tout laissait croire que la plupart des IST allaient disparaître : syphilis, chlamydia et gonorrhée étaient au plus bas et les chercheurs commençaient à entrevoir la possibilité d’un avenir sans VIH. Le message était passé : il fallait éviter les rapports à risque, se protéger et se faire dépister régulièrement.
Mais au début des années 2010, les médecins ont constaté une recrudescence de ces maladies : le nombre de gonorrhées a quasiment doublé et les cas de syphilis ont augmenté de 56%. Pour les professionnels de santé, le constat est sans appel : si ces IST font leur retour, c’est parce qu’on en a moins peur.
Une forte prévalence chez les jeunes
Les pratiques à risques se sont multipliées depuis le début des années 2000, en particulier chez les jeunes qui n’ont pas connu l’épidémie de VIH des années 80-90. Des traitements pré et post-exposition au VIH ont fait leur apparition et, s’ils sauvent des vies chaque année, ils ont aussi dédramatisé les pratiques à risques et fait oublier que d’autres IST rôdent.
Si on ne meurt plus d’une chlamydiose ou d’une gonorrhée, ces maladies peuvent altérer la fertilité, ont développé une résistance aux antibiotiques et peuvent favoriser le développement de certains cancers. Les conduites à risques favorisent également l’émergence de nouveaux virus comme la variole du singe ou encore la LGV, qui demande un long traitement antibiotique.
Pour les associations et les professionnels de santé, il est plus que jamais nécessaire de sensibiliser toutes les populations concernées et d’informer sur les modes de transmission et les dangers de toutes les IST. Et pour cela, de nouveaux moyens de prévention sont proposés : la PrEP, les préservatifs, les TROD, le dépistage et le suivi médical…
L’importance de la prévention et du suivi médical
Le préservatif, interne ou externe, est le moyen le plus fiable pour se protéger de presque toutes les IST. Leur bon usage est aussi important pour prévenir la transmission des IST : pour éviter les déchirements, le contact entre les muqueuses, etc. Pour certaines populations particulièrement exposées au VIH, la PrEP peut être un moyen intéressant pour limiter la transmission du virus, sans renoncer au préservatif pour autant.
Le dépistage est également un outil de prévention important : il permet d’adapter la protection à vos besoins et de détecter rapidement les IST. Le stade du dépistage joue un rôle important dans la détection précoce d’une maladie, qui offre de meilleures chances de rétablissement et limite les risques de complications. Il est donc recommandé de faire un dépistage complet au moins une fois par an, suivant les profils, et à chaque changement de partenaire.
De nouvelles IST peuvent émerger et les modes de transmission peuvent varier d’un virus à l’autre. Parlez-en au moins une fois par an avec votre médecin.