Poussées dentaires, sommeil capricieux ou pleurs incontrôlables : prendre soin d’un tout-petit n’est pas de tout repos. Et il est parfois tentant de recourir à certaines thérapies alternatives pour de meilleurs résultats. Mais attention : ce qui peut convenir aux adultes peut être contre-indiqué pour les enfants.
L’ostéopathie : pas pour les petits
L’ostéopathie est une médecine dite “non conventionnelle” qui repose sur des manipulations des articulations pour agir sur des douleurs ou des inconforts qui n’ont pas de cause identifiée. Les ostéopathes peuvent employer des techniques de pression, d’élongation ou de torsion, qui font parfois craquer les os. Ils peuvent agir en soutien d’une thérapie conventionnelle, mais leur consultation ne remplace jamais un avis médical.
Si elle peut offrir de bons résultats chez les adultes, l’ostéopathie est généralement contre-indiquée chez les enfants, en particulier de 0 à 2 ans. Le squelette n’étant pas encore totalement formé – notamment le crâne – , les manipulations peuvent être dangereuses pour la santé des bébés, surtout si elles sont pratiquées sur la tête ou le rachis. Les ostéopathes n’ont d’ailleurs pas le droit d’agir sur ces zones chez les nourrissons de moins de six mois.
En somme, ne consultez un ostéopathe pour votre enfant que sur prescription médicale.
Aromathérapie : attention danger !
L’usage des huiles essentielles pour parfumer le logement, prendre soin de sa peau, voire soigner de petits maux du quotidien s’est largement démocratisé ces dernières années. Seulement, même s’il s’agit de produits naturels, les huiles essentielles sont particulièrement concentrées en actifs et peuvent être dangereuses pendant la grossesse ou la petite enfance : irritations cutanées, réactions allergiques, taches pigmentaires… Elles peuvent aussi interagir avec un traitement médicamenteux, avec des conséquences fâcheuses. Dans les cas les plus graves, les huiles essentielles peuvent provoquer des troubles neurologiques comme des convulsions ou des hallucinations.
Pour éviter tout problème, les huiles essentielles sont déconseillées, sous tous leurs usages, chez :
- Les femmes enceintes et allaitantes
- Les enfants de moins de six ans
- Les personnes épileptiques ou souffrant de troubles neurologiques
- Les personnes asthmatiques ou atteintes d’allergies respiratoires
- Les personnes âgées.
Si vous utilisez des huiles essentielles, rangez-les hors de portée des enfants. En cas de doute, demandez conseil à votre médecin.
Homéopathie et lithothérapie : pas d’efficacité prouvée et des risques pour la santé
On voit souvent des nourrissons porter un collier d’ambre, censé réduire les douleurs des poussées dentaires. Toutes les études scientifiques s’accordent pourtant à dire que les pierres n’ont aucun impact sur la santé et ne peuvent pas soulager la douleur. En revanche, porter un collier composé de petits éléments avant six ans favorise le risque d’ingestion accidentelle, d’étouffement ou d’étranglement. En particulier pour les nourrissons, on adopte le principe de précaution : rien autour du cou et pas de petits éléments qui pourraient être avalés.
L’homéopathie pose aussi des risques d’étouffement chez les jeunes enfants, à cause des petites granules de sucre. Mais le risque le plus important est celui des caries. Les dents de lait en formation sont particulièrement sensibles aux bactéries du sucre, d’autant plus que les granules sont souvent prises au coucher, après le brossage des dents. Pour éviter les risques de caries, les traitements homéopathiques sont déconseillés aux enfants.
Le pédiatre, interlocuteur de référence pour la santé des enfants
Le pédiatre est un médecin spécialiste, formé aux soins des enfants, de la naissance à l’âge adulte. Il peut suivre votre enfant dès ses premiers mois et construire une relation de confiance et de proximité avec toute la famille. Le pédiatre connaît sur le bout des doigts les problématiques auxquelles les parents font face : dents, sommeil, maladies infantiles, développement moteur… Différents rendez-vous avec ce spécialiste sont prévus pour votre enfant, et il peut répondre à toutes vos questions, y compris sur les thérapies alternatives. C’est à lui qu’il faut s’adresser en priorité, avant de consulter un autre spécialiste.