Impossible à fabriquer, mais vital pour de nombreux patients, le sang est un élément fascinant de notre organisme. Système ABO, rhésus, on vous explique tout sur le sang.
La découverte des groupes sanguins
L’histoire de la transfusion sanguine remonte loin : dès le XVIIIe siècle, les premiers essais sont bien documentés, mais se soldent presque toujours par des échecs. En effet, les premières tentatives s’effectuent d’abord avec du sang animal. Ce n’est qu’à partir du XIXe siècle que les transfusions emploient du sang humain. Néanmoins, les résultats sont très aléatoires : dans certains cas, le sang s’agglutine en amas, provoquant la mort du receveur.
C’est en 1900 que Karl Landsteiner démontre que tous les sangs ne sont pas compatibles, en observant une agglutination sur des mélanges de sang humain. En faisant réagir différents sérums – une des composantes du sang – bien choisis, il est le premier à découvrir l’existence du système ABO et des différents groupes sanguins. Dès 1911, la transfusion devient saine, dès lors que la compatibilité entre les groupes est respectée. Il faudra attendre la Seconde Guerre mondiale pour que le rhésus soit découvert à son tour et favorise des transfusions plus sécurisées. Ces deux découvertes sont capitales car elles permettent de classer les individus pour favoriser une meilleure compatibilité entre les donneurs et les receveurs. Elles ont permis de fournir des dons sécurisés depuis plus de 80 ans.
Les différents groupes sanguins et leur rhésus
Il n’est pas toujours facile de bien comprendre le fonctionnement des groupes sanguins, car celui-ci repose sur des bases d’immunologie plutôt complexes. Néanmoins, la classification s’appuie sur des éléments simples : l’absence ou la présence d’antigènes – des cellules qui peuvent déclencher une réponse immunitaire – à la surface des globules rouges. Selon le groupe sanguin, les antigènes sont différents : protéines, glucides, glycolipides… Le système ABO est un des principaux outils de groupage du sang. Il définit quatre groupes différents : A, B, O et AB. Certains ont une forte prévalence dans la population, comme le groupe O. A noter que la représentation des groupes sanguins varie d’une région à l’autre : en Asie, par exemple, on observe une forte prévalence du groupe B, alors que le groupe O est majoritaire en Europe.
Associé au système ABO, le rhésus est un autre indicateur de la compatibilité des sangs entre eux. Le rhésus est dit négatif lorsque le sang ne contient pas d’antigène D : dans ce cas, transfuser un produit à rhésus positif déclenchera une réaction immunitaire grave qui détruira les globules rouges. Le rhésus joue également un rôle important dans la transplantation d’organes.
Pour évaluer la compatibilité entre deux individus, il faut donc impérativement tenir compte du groupe A, B, O ou AB et du rhésus. Le rhésus négatif est nettement moins représenté dans la population mondiale, ce qui fait des groupes B- et AB- des sangs rares. Les besoins en produits sanguins dans ces groupes sont par conséquent toujours importants.
Comment connaître son groupe sanguin ?
Une simple prise de sang suffit pour connaître son groupe sanguin et son rhésus. Vous pouvez vous rendre en laboratoire avec une ordonnance de votre médecin-traitant et obtenir votre carte de groupe sanguin. Ou bien vous pouvez directement donner votre sang et découvrir ainsi votre groupe !
Donner son sang cet été : il y a urgence
L’été est une période difficile pour l’Etablissement Français du Sang (EFS), en particulier depuis l’épidémie de Covid-19. Les dons sont au plus bas, mais les besoins restent toujours importants. Que vous soyez ou non en vacances, il est facile de trouver un lieu de collecte proche de vous. Un doute sur votre capacité à donner votre sang ? Faites le test de l’EFS avant de vous rendre en collecte. Même si vous ne pouvez pas donner votre sang, encouragez vos proches à le faire en devenant ambassadonneur.