Les enfants sont souvent fascinés par les écrans et il peut être parfois fatiguant de devoir imposer des limites à leur utilisation. Quelles sont les recommandations pour qu’ils puissent les utiliser sainement et raisonnablement ? 

Avant deux ans : aucun écran

Avant l’âge de deux ans, l’usage d’écrans de toute sorte est fortement déconseillé. A ce stade, les tablettes, ordinateurs ou la télévision ne participent pas à l’éveil cognitif de l’enfant, qui a besoin de manipuler de vrais objets pour développer sa préhension, son adresse et son cerveau. Ils sont donc largement déconseillés, surtout en cas d’utilisation passive : film, vidéos… Néanmoins, il est possible d’utiliser une application d’appel vidéo avec un enfant de moins de deux ans, pour parler quelques minutes avec un proche ou un membre de la famille. L’interaction lors de ces échanges est, d’après la communauté scientifique, tout aussi bénéfique pour l’enfant qu’une conversation dans la vie réelle. Cela n’est pas le cas des activités passives : une trop forte exposition à la télé, par exemple, peut entraîner un retard de langage et des problèmes de communication. 

De trois à cinq ans : pas plus d’une heure par jour

A partir de trois ans, votre enfant peut commencer à regarder des films ou faire quelques activités sur smartphone ou tablette. Quelle que soit leur utilisation, elle ne doit pas excéder une heure par jour, et certainement pas chaque jour. Les jeux vidéos, sur console ou sur ordinateur, ne doivent pas être utilisés par les enfants de moins de cinq ans. L’usage des écrans doit être supervisé par les parents. Essayez d’en faire un moment partagé, en regardant un film ensemble, puis en en parlant, en encourageant vos enfants à développer leurs goûts et identifier ce qui leur plaît. Dans certains cas, les programmes ou jeux éducatifs peuvent être intéressants. Faites tout de même attention : les jeux reposent souvent sur des logiques de progression et de récompense qui peuvent être très addictives pour les enfants. 

De six à douze ans : apprendre les bonnes pratiques

A partir du primaire, l’enfant est capable de prendre un peu de recul sur le virtuel et de mieux comprendre l’effet des écrans sur son cerveau. L’utilisation de l’ordinateur, de la tablette ou du smartphone doit toujours être surveillée par un adulte. Il est essentiel, à partir de cet âge, de responsabiliser les enfants quant à leur utilisation des écrans. Il faut tout d’abord leur rappeler que ce sont des outils, qui ne sont pas réservés aux jeux ou au divertissement, mais qui servent aussi à communiquer, à travailler, à apprendre… Dès le primaire, il est primordial que les enfants continuent à lire et à écrire sur papier, en leur expliquant les effets sur le cerveau : écrire à la main implique un processus important de réflexion, qui n’a rien à voir avec l’écriture sur clavier. De même, encouragez-les à continuer à jouer à des jeux de société, aux cartes, à poursuivre les travaux manuels, le dessin, le bricolage…
C’est à partir de cet âge qu’il convient également de les mettre en garde contre les dangers d’Internet : le harcèlement en ligne, les images violentes, les prédateurs, le phishing… Installez un contrôle parental pour les protéger. 

A partir de treize ans : une utilisation responsable des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux sont des outils auxquels les adolescents adhèrent facilement, mais sur lesquels ils ont parfois du mal à prendre du recul. Difficile de ne pas se sentir mal dans sa peau quand on voit chaque jour des dizaines d’influenceurs aux corps retouchés ! Il est important de rappeler aux enfants que les réseaux sociaux ne sont pas la réalité et que beaucoup de filtres et de retouches quasi invisibles sont à l’œuvre pour donner des clichés parfaits.
Sur les réseaux sociaux, le contenu peut rester disponible longtemps et être sauvegardé, même si on supprime un post ou qu’on désactive son compte. Il est donc important de publier photos et textes qu’on ne regrettera pas dix ans plus tard ! Difficile pour un ado de s’y projeter : il est donc important que les parents gardent un œil sur les comptes de leurs enfants, sans juger ou moraliser, mais en guidant vers une utilisation saine et raisonnée.