La puberté peut se déclencher à des âges très variables, déterminés en partie par le patrimoine génétique. Aujourd’hui, la puberté précoce inquiète le grand public. Qu’en est-il réellement ?
La puberté, c’est quoi ?
La puberté désigne l’ensemble des transformations que le corps subit à l’adolescence, pour permettre la reproduction. Elle est déclenchée lorsque l’hypophyse et l’hypothalamus, des organes du cerveau, commencent à sécréter les hormones sexuelles : testostérone et œstrogènes. Les organes génitaux vont alors évoluer pour devenir matures. L’ensemble du corps va être impacté par ces changements : poils, voix, croissance, poids, développement mammaire… Mais la personnalité va aussi être impactée par ces hormones : des modifications psychiques, un comportement différent de l’enfance vont être observés.
Pour les filles, la puberté démarre généralement par la croissance mammaire. Le clitoris se développe et des poils apparaissent sur les grandes lèvres. La croissance s’accélère et les premières règles surviennent. Le bassin et les cuisses vont prendre plus d’ampleur et les seins atteindront leur taille définitive dans quelques années.
Chez les garçons, c’est d’abord le volume des testicules qui augmente. Le sexe se développe au fil des années avant de devenir mature. Dans le même temps, la voix mue et la croissance s’accélère. Enfin, la pilosité se développe et varie d’un individu à l’autre. La poitrine peut gonfler légèrement, avant de retrouver sa taille normale.
Quand parler de puberté précoce ?
On parle de puberté précoce lorsque les premiers signes apparaissent :
- Avant huit ans chez les filles
- Avant neuf ans chez les garçons.
De manière générale, les filles sont dix fois plus touchées que les garçons. Deux ans après le début du développement mammaire, les premières règles peuvent survenir. La croissance est accélérée et peut atteindre huit à dix centimètres par an. A noter que la pilosité pubienne peut se développer tôt sans que cela soit pour autant un signe de puberté précoce.
La maturation sexuelle avancée a un impact sur la taille à l’âge adulte : la croissance se termine alors plus tôt que la moyenne et les jeunes filles touchées peuvent mesurer moins de 1,50 mètre. Des règles douloureuses ou irrégulières peuvent aussi être observées. Des sautes d’humeur, des problèmes relationnels, qui semblent plutôt relever de la “crise d’adolescence”, peuvent aussi survenir de bonne heure.
A noter qu’on parle de pseudo-puberté précoce pour désigner l’apparition de certains signes (pilosité, voix qui mue…) alors que les organes sexuels restent immatures.
La puberté peut aussi être tardive si :
- Les règles ne sont pas survenues à quinze ans
- Les testicules n’ont pas commencé à se développer à quatorze ans.
Quelles solutions ?
La première chose à faire en cas de puberté précoce est de consulter un pédiatre. A noter que chez les garçons, elle est plus difficile à repérer. Plusieurs examens pourront être prescrits :
- Un bilan sanguin, pour doser les hormones sexuelles et leur concentration dans l’organisme
- Une échographie pour vérifier la taille de l’utérus et des ovaires
- Une radio du poignet, pour déterminer l’âge osseux et le stade de maturation du squelette.
Dans de rares cas, la puberté précoce peut être déclenchée par une tumeur ou un kyste de l’hypophyse : une IRM cérébrale peut donc être prescrite pour vérifier l’absence d’anomalies.
Il peut être difficile de bien vivre ces changements lorsqu’ils surviennent tôt, en particulier pour les filles. Avoir ses règles à l’école primaire, par exemple, est compliqué : accès limité aux protections périodiques, pas de poubelle dans les toilettes… Sans parler du regard que posent les autres sur cette nouvelle étape de vie : certains parents peuvent avoir du mal à accepter ces changements.
Il est possible d’employer des bloqueurs de puberté jusqu’à l’âge de onze ou douze ans, si les troubles sont importants ou sont la conséquence d’une maladie.
Mais la plupart du temps, la puberté se déroule normalement et le professionnel de santé se contentera de vérifier que tout va bien et de rassurer l’enfant et sa famille.
Quelles causes ?
La puberté précoce n’a pas toujours de cause identifiable, mais elle est souvent due à un facteur génétique : les parents ont, eux aussi, été pubères à un jeune âge. On entend souvent que ce phénomène est de plus en plus fréquent. Néanmoins, l’âge moyen des premières règles n’a cessé d’évoluer au cours de l’Histoire : sans doute situé autour de sept à douze ans au Paléolithique, il était de quinze ans au XIXe siècle, avant de descendre à douze ans à la fin du XXe siècle.
Certaines maladies peuvent déclencher la puberté : c’est le cas des tumeurs de l’hypophyse.
D’autres théories existent autour de la puberté précoce, mais sont encore au stade d’étude. L’évolution de l’alimentation est souvent mise en cause, ainsi que le surpoids, qui favoriserait la production d’œstrogènes chez les jeunes filles. D’autres études pointent du doigt l’exposition au soleil ou aux perturbateurs endocriniens.
Dans tous les cas, il convient de prendre rendez-vous avec un pédiatre ou un endocrinologue afin de confirmer la puberté précoce, de vérifier qu’elle n’est pas due à une maladie et de s’assurer du développement normal de l’enfant.