Quand froid et grisaille s’installent, il est fréquent de se sentir plus irritable, fatigué, voire d’expérimenter un sentiment de déprime. Bonne nouvelle, la déprime saisonnière n’a rien d’inévitable !
Qu’est-ce que la déprime saisonnière ?
La déprime saisonnière, ou trouble affectif saisonnier, est un état de déprime passager qui se manifeste pendant les mois d’automne et d’hiver, entre octobre et mars. On parle de déprime saisonnière lorsque celle-ci se manifeste sur deux années consécutives. Les symptômes se rapprochent de ceux de la dépression :
- Irritabilité
- Grande fatigue
- Dévalorisation de soi
- Humeur triste
- Perte d’intérêt
- Manque de motivation, baisse de tonus…
La grande différence réside dans le sommeil et l’appétit. Alors que l’insomnie est un signe de dépression, les personnes atteintes de trouble affectif saisonnier ont tendance à beaucoup dormir. De même, elles ont généralement bon appétit, là où les personnes dépressives rechignent à manger. Et bien sûr, tous les symptômes disparaissent au retour des beaux jours, contrairement à la dépression, qui n’est pas impactée par le changement des saisons.
Certaines personnes sont plus sensibles à ces variations climatiques :
- Les femmes
- Les personnes travaillant en intérieur ou de nuit
- Les habitants des pays nordiques où l’ensoleillement hivernal est faible.
Il ne faut pas confondre déprime saisonnière et “coup de blues hivernal”. La première s’installe sur plusieurs années et dure toute la saison froide, tandis que le second n’excède pas deux semaines.
Les causes de la déprime saisonnière
Les causes exactes de cette affection ne sont pas connues. Elle a d’abord été étudiée dans les pays nordiques, où l’ensoleillement en hiver ne dure que quelques heures et est particulièrement faible. Or, l’exposition à la lumière du soleil est essentielle pour notre organisme : elle permet la synthèse de la vitamine D, indispensable à une bonne santé physique et mentale, mais aussi la production de sérotonine. Lorsque la lumière est plus faible, le cerveau peut avoir de la peine à sortir du mode “nuit” : la production de mélatonine est accrue, ce qui explique la sensation de fatigue expérimentée par les personnes touchées et leur capacité à faire de longues nuit en hiver. Ce sont donc des raisons biologiques et non psychologiques qui expliquent cette baisse de régime.
L’hiver est également une saison qui mobilise plus d’énergie de la part de notre organisme afin de conserver la chaleur. A noter qu’on observe généralement une plus grande sédentarité dans la population entre octobre et février : l’absence d’activité physique peut grandement impacter notre état émotionnel.
Quelles solutions ?
Le diagnostic de la déprime saisonnière doit être posé par un professionnel de santé, qui vérifiera :
- Si la durée des symptômes excède quinze jours
- Si l’état émotionnel affecte le quotidien
- Si l’épisode se reproduit d’une année à l’autre.
Il est recommandé de consulter son médecin-traitant ou un psychiatre afin d’établir un traitement adapté. Une stratégie de prévention peut également être mise en place.
Il est notamment conseillé, été comme hiver, de s’exposer au moins une heure par jour à la lumière du soleil : en marchant, en prenant un café en terrasse, en faisant du vélo… Si vous pratiquez une activité physique, essayez de le faire à l’extérieur, en vous couvrant bien. Une lampe de luminothérapie peut aussi aider à réguler les cycles de veille et de sommeil et à lutter contre la sensation de fatigue. Ne l’utilisez que le matin et assurez-vous de ne pas présenter de contre-indications (affection oculaire, sensibilité à la lumière…). Pensez aussi à bien éclairer votre logement et votre bureau.
L’alimentation doit aussi être surveillée : il est fréquent de céder plus facilement à la malbouffe en hiver. Assurez-vous que vous consommez suffisamment de fruits et légumes, de protéines et de glucides lents. Attention aux plats trop riches : ils sont réconfortants, mais leur digestion fatigue l’organisme et ils n’apportent que peu de nutriments. Surveillez également votre consommation de caféine et d’alcool. En revanche, n’hésitez pas à manger deux carrés de chocolat noir par jour.
En cas de fatigue persistante, votre médecin-traitant peut vous prescrire un bilan sanguin et, le cas échéant, une supplémentation adaptée. Enfin, un traitement antidépresseur ou une psychothérapie peuvent aider à venir à bout du trouble affectif saisonnier.