Depuis plus d’un an et demi, beaucoup de nos réunions, qu’elles concernent le travail, l’école ou les loisirs, se passent en ligne. La conséquence ? L’émergence d’un syndrome de Zoom fatigue. 

Qu’est-ce que la Zoom fatigue ? 

La visioconférence est un outil qui a déjà quelques années, mais qui a explosé pendant le premier confinement de mars 2020. Avec le télétravail imposé, les réunions et les cours se sont tenus sur Zoom, Microsoft Teams ou Google Teams. Même après le retour en présentiel d’un grand nombre de travailleurs, les appels vidéos se sont généralisés et beaucoup de réunions ont encore lieu en distanciel, même lorsque certains participants sont physiquement présents dans les locaux. Elle permet aussi de communiquer avec des équipes plus distantes, dans d’autres villes ou à l’étranger. Mais depuis plusieurs mois, bon nombre d’utilisateurs de ces logiciels ont constaté une sensation de fatigue persistante, voire d’anxiété et d’irritabilité. Alors que travailler chez soi semble à première vue reposant, beaucoup de travailleurs ont au contraire vu leur fatigue exploser, en particulier après une journée de calls enchaînés devant l’écran.
Des chercheurs de Stanford se sont penchés sur le phénomène et ont défini plusieurs symptômes qui définissent le syndrome de Zoom fatigue : 

• L’irritation oculaire
• La tendance à éviter les interactions sociales après les appels
• La sensation d’épuisement
• L’irritabilité
• La baisse de motivation.

Comment expliquer la Zoom fatigue? 

Plusieurs phénomènes expliquent le syndrome de Zoom fatigue et ils ont presque tous un point commun : la différence écrasante entre la communication en visioconférence et les interactions sociales en présentiel.
Tout d’abord, dans un appel vidéo, nous nous voyons sur l’écran, ce qui est évidemment impossible lors d’interactions sociales réelles. Ce retour vidéo nous pousse inconsciemment à nous scruter, à nous observer tout en poursuivant la conversation. Un cocktail d’émotions négatives qui épuisent et nous rendent plus critique envers nous-mêmes.
Lors d’un appel vidéo, notre regard est focalisé sur un écran très proche de nous et la mobilité visuelle est particulièrement réduite. Ce mécanisme est tout sauf naturel : lors d’une réunion ou d’une conversation en présentiel, notre regard évolue librement de la personne qui parle, aux autres participants, à nos notes, à un coin du bureau… Le regard n’est que très rarement focalisé lors de la plupart de nos interactions. De ce fait, la mobilité visuelle réduite peut causer une fatigue oculaire intense, une sensation d’agacement, d’impatience et d’irritation.
De même, la mobilité est particulièrement faible lorsque nous sommes en télétravail, encore plus lors d’un appel vidéo où nous devons rester immobiles devant un écran. Difficile, en effet, de faire les cent pas, de s’asseoir, de se lever librement lors d’une visioconférence.
Enfin, lors d’un appel vidéo, nous perdons quantité de signaux non-verbaux et notre cerveau doit donc faire un effort inhabituel pour détecter et analyser les quelques signes qu’il perçoit. Ce qui nous oblige nous-mêmes à exagérer nos réactions pour être compris : sourire, hochement de tête, pouce levé… Le tout avec un léger décalage. 

Quelles solutions pour lutter contre la Zoom fatigue ? 

Les appels Zoom sont souvent difficiles à éviter, surtout si une partie de vos collaborateurs n’est pas en France. Voici quelques idées pour éviter de s’épuiser devant l’écran. 

• Évitez de mettre l’appel en plein écran ou de vous focaliser sur les visages. Prendre des notes sur un cahier peut aider à retrouver un peu de mobilité visuelle. 
• Masquez votre retour vidéo ou, si possible, coupez votre webcam. 
• Travaillez devant une fenêtre ou avec un champ visuel ouvert, pour laisser le regard se promener librement pendant l’appel. 
• Munissez-vous d’un casque sans fil pour pouvoir bouger pendant la visioconférence. 
• Attention à ne pas faire autre chose pendant votre réunion : répondre à un mail ou traiter une autre tâche en même temps renforce la fatigue. 
• Établissez des plages horaires sans visioconférence. Cela vous permet de garder du temps pour vous concentrer sur votre propre travail. 
• Réduisez la durée des réunions en les préparant soigneusement et en allant à l’essentiel. 

Pour aller plus loin

L’université de Stanford a mis au point un questionnaire pour évaluer votre niveau de Zoom fatigue et donner quelques conseils pour y faire face.