Si vous avez des enfants, il est fort probable que vous ayez à faire face à des cas de pédiculose parfois désespérants ! Comment se débarrasser efficacement de ces nuisibles ?
La vie du pou
On distingue plusieurs types de poux, tous des parasites de l’être humain :
- Le pou de tête, qui vit dans notre chevelure
- Le pou de corps
- Le pou de pubis ou morpion.
Les trois espèces sont propres à l’humain et le parasitent depuis plusieurs milliers d’années. Dans certaines cultures, ils étaient considérés comme une nourriture de choix et les séances d’épouillage ont longtemps fait partie des rites sociaux. Jusqu’au XIXe siècle, avoir des poux n’est pas signe de crasse, puisque nombreux sont les nobles qui en hébergent sur leur tête. Néanmoins, ces parasites transmettaient des maladies et encore aujourd’hui, ils peuvent causer des infections de la peau et se reproduire très rapidement. Les premiers traitements apparaissent vers 1850, mais les poux ont depuis développé une résistance aux insecticides. Leur transmission et leur prolifération n’a donc plus rien à voir avec l’hygiène. Les lentes, ou œufs, sont d’abord couleur caramel, puis blanchâtres après l’éclosion. Contrairement aux pellicules, elles sont solidement attachées au cheveu. La nymphe, après l’éclosion, devient adulte en une dizaine de jours. Mais en-dehors du cuir chevelu, difficile pour le pou de survivre plus de quelques heures : il a besoin de se nourrir de sang plusieurs fois par jour et supporte mal le froid.
Comment les poux se transmettent-ils ?
La transmission des poux s’effectue majoritairement par les contacts tête contre tête : il ne vole pas et ne saute pas. C’est pourquoi les enfants entre trois à onze ans sont les plus touchés : jeux, contacts rapprochés… Il est plutôt rare que le pou se transmette par un peigne ou un bonnet. En revanche, il est facile de se contaminer entre proches ou en famille. Par acquis de conscience, il est préférable, en prévention, d’isoler dans des sacs plastiques draps, couettes, linge de toilette, peignes et brosses pendant trois jours. Les humains ne peuvent être parasités que par un type de pou propre à notre espèce. La transmission par les animaux n’est donc pas possible. Les adultes sont moins touchés que les enfants. Apprenez aux jeunes à éviter les contacts tête contre tête, en attachant leurs cheveux (chignon, macarons, tresses…) et à ne pas partager leurs accessoires pour les cheveux (peigne, brosse, élastiques, barrettes, chapeau…). Le premier symptôme d’invasion par les poux est le grattage du cuir chevelu, en particulier derrière les oreilles ou la nuque. Toutefois, des démangeaisons peuvent être signe d’autres soucis : eczéma, allergie, affection cutanée, dermatite… Observez donc la chevelure à l’aide d’un bon éclairage et éventuellement d’une loupe. Il ne faudra traiter que si vous observez des poux vivants. A noter qu’attraper des poux n’a rien de honteux et n’est pas signe de saleté : de nos jours, il ne suffit plus d’une bonne hygiène pour les éviter ! Les enfants peuvent toutefois souffrir de stigmatisation ou de mise à l’écart s’ils attrapent des poux : rappelez-leur qu’ils ne sont pas responsables et contactez l’école si vous constatez du harcèlement.
Traiter avec méthode
Les traitements historiques pour venir à bout de la pédiculose du cuir chevelu sont les produits insecticides. Toutefois, il en existe beaucoup et leur efficacité n’est pas toujours avérée : la communauté scientifique manque d’études comparatives. Les poux ont aussi développé des résistances à ces produits et certains peuvent être irritants pour la peau. Il faut éviter de les utiliser si le premier traitement n’a pas fonctionné. De nos jours, on préfère les solutions mécaniques à base de silicones (dimeticone) ou d’huiles synthétiques. Ces agents enrobants asphyxient les nuisibles et doivent être suivis d’un passage de peigne fin. A noter que les shampoings anti-poux, les traitements préventifs ou les solutions naturelles à base de mayonnaise n’ont pas fait leurs preuves. De même, raser les cheveux d’un enfant n’éradique pas les poux et ne fera que faciliter un peu les traitements et le passage du peigne. Si un membre de votre famille présente des poux, vérifiez toutes les chevelures et traitez celles où vous trouvez des poux vivants. Pour les adultes, une teinture à base d’ammoniaque réalisée chez le coiffeur (après un test d’allergie) peut être efficace pour tuer les poux et les lentes mais n’a rien de préventif.
Que faire dans les cas les plus difficiles ?
- Êtes-vous sûr qu’il s’agit bien de poux ? Si possible, faites examiner la chevelure par un professionnel de santé ou un autre membre de la famille pour confirmer le diagnostic.
- En cas de plaques ou de croûtes, consultez votre médecin : il peut s’agir d’une infection cutanée.
- Avant de traiter un enfant, vérifiez toutes les chevelures de la maison et, en cas de poux vivants, traitez tout le monde en même temps.
- La présence de lentes ne doit pas motiver un traitement : elles peuvent être signe d’une infection passée. Observez la chevelure au bout de deux semaines pour vous assurer qu’elles ont disparu.
- Évitez de couper les cheveux d’un enfant, sauf s’il le réclame. Avoir le crâne rasé peut être stigmatisant à l’école.
- Attention aux traitements sur les très jeunes enfants ou les femmes enceintes ! Choisissez un produit adapté.
- La pédiculose ne devrait jamais motiver une éviction scolaire. Votre enfant doit continuer à se rendre à l’école, même pendant le traitement.
- Évitez les traitements naturels à base de mayonnaise, vinaigre, huiles végétales, alcool, œufs… De même, les traitements pour animaux ne sont pas du tout adaptés.
- Gardez votre sérénité. Même si les poux sont de véritables nuisibles, on finit toujours par en venir à bout !
- Si la situation s’installe et dure, consultez votre médecin-traitant ou un dermatologue.