Télétravail généralisé : allons-nous vers un burn-out collectif ?

Santé au travail Télétravail généralisé : allons-nous vers un burn-out collectif ?

Télétravail généralisé : allons-nous vers un burn-out collectif ?

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Un an et demi de télétravail majoritaire et quasi interrompu aura changé la vie en entreprise pour un bon moment. Alors que certaines structures embrassent le 100% distanciel, d’autres élèvent la voix et alertent sur ses effets néfastes.

Ces entreprises qui ne jurent que par le 100% télétravail

Accenture, PSA, LiveMentor. Le point commun entre ces trois entreprises ? Avoir embrassé le télétravail à 100%, sous diverses formes. Si certains géants ont opté pour le flex office, des locaux partagés sans bureaux attitrés où les salariés peuvent se rendre quand ils le souhaitent, d’autres ont choisi de rendre les clés et d’opter pour le travail à distance. Réunions Zoom, appels groupés et messagerie instantanée, tout le management est géré à distance, grâce à des dossiers partagés en réseau et un bureau aménagé à domicile. Ces entreprises qui poussent au 100% télétravail autorisent généralement leurs salariés à travailler de n’importe où : leur domicile, une résidence secondaire ou même un lieu de vacances. Le plus souvent, les horaires peuvent être adaptés, voire concentrés sur quelques journées ou décalés. La direction est alors dans l’obligation d’offrir un confort optimal à domicile : chaise et mobilier de bureau doivent être fournis par l’employeur. La connexion wifi doit également être prise en charge, au moins pour partie.
Ces décisions permettent aux entreprises de réaliser d’importantes économies sur leurs charges fixes, en réduisant, fermant ou repensant leurs locaux.

Pas tous égaux face au télétravail

Mais travailler à la maison pose un problème de taille : celui des inégalités. Car entre un cadre supérieur et un standardiste, à revenus différents, logements différents. On l’a vu pendant les confinements : certains salariés en début de carrière se voyaient contraints de retourner vivre chez leurs parents, pour échapper à de longues journées enfermés dans un 20 m², où il est difficile d’installer un coin travail digne de ce nom. De même, chez les jeunes parents ou les mères célibataires, il est quasiment impossible de télétravailler dans un environnement adapté et calme. En fait, ceux et celles qui plébiscitent le distanciel sont souvent issus de classes socio-professionnelles supérieures : aisés, urbains, cadres, managers, généralement célibataires. Car pour les autres, les parents, les personnes isolées, qui exercent une profession intermédiaire, le télétravail peut s’apparenter à un cauchemar. Travailler dans un espace réduit, non adapté, peut causer des problèmes de dos, de douleurs cervicales, mais aussi rendre la tâche très difficile dès que l’espace de vie est partagé.

Productivité et santé mentale en berne

Depuis 2020 et les confinements successifs, les études peinent à se mettre d’accord sur les effets du télétravail généralisé, que ce soit sur la productivité ou le bien-être des équipes. Certains clament qu’ils ont été plus productifs, notamment en optimisant leur temps de travail. Si cela s’est révélé vrai pour certaines entreprises, difficile de savoir si cette productivité améliorée résulte du distanciel ou d’autres éléments. Le problème, c’est que les tentations sont nombreuses lorsqu’on travaille depuis chez soi. Aux États-Unis, ce n’est pas moins de 50% des salariés qui auraient consacré leurs heures de travail à une autre activité professionnelle, fait une sieste, du shopping en ligne… Si certains arguent que ces problèmes trouvent leurs solutions dans des horaires de travail plus flexibles, la santé mentale des télétravailleurs, elle, risque de prendre un coup.
Plusieurs études ont montré que le travail à distance avait encouragé certaines pratiques à risques comme la consommation d’alcool ou de marijuana sur le temps de travail. De même, le télétravail peut renforcer l’isolement des personnes seules ou fragilisées. Le manque de contact entre collègues est d’ailleurs l’aspect que les salariés regrettent le plus de leur ancienne vie. Le télétravail a également un impact sur la cohésion, le management, l’esprit d’entreprise et la créativité des équipes. De même, le droit à la déconnexion revient régulièrement sur toutes les lèvres, car c’est la grande limite des horaires flexibles : si on ne travaille pas entre 14h et 16h, cela autorise-t-il un employeur à nous transmettre une urgence à 22h ? Et peut-on réellement déconnecter lorsqu’on vit littéralement sur son lieu de travail ? Depuis plus d’un an, beaucoup de professionnels de santé tirent la sonnette d’alarme, alors que burn-out et dépressions, entre autres dus au travail à distance, se multiplient.

Les grandes limites d’un modèle

Tous les grands changements qu’ont connus le monde de l’entreprise ont fait peur : l’open space, les espaces de repos, les salles d’allaitement et maintenant le télétravail. Sont-ils des évolutions souhaitables, pour lesquelles nous serons reconnaissants dans quelques années ? Pour certaines entreprises, le 100% télétravail sera trop difficile à mettre en place, car il requiert un management nouveau, de nouvelles méthodes d’évaluation et de suivi de la productivité. Est-ce la taille qui joue ? Encore une fois, difficile à apprécier. Accenture ou PSA ont parfaitement pris le virage, alors qu’on le pensait réservé aux petites structures agiles. Et dans bon nombre de PME, difficile de booster la motivation des équipes à distance ou de s’assurer du bon fonctionnement de chaque maillon.
Pour les salariés, là où certains plébiscitent le télétravail, d’autres ne rêvent que de revenir à leurs bureaux. Difficile de contenter les deux camps, à moins de proposer des solutions hybrides, complexes à mettre en place. Si un salarié a le droit, en temps normal, de refuser de travailler à distance, l’employeur peut lui imposer, dès lors que l’activité peut être effectuée à distance et que la situation sanitaire ou l’état des locaux l’exigent.

Nos conseils pour télétravailler sereinement

  • Aménagez-vous un espace de travail dédié, si possible au calme
  • Assurez-vous d’être bien installé
  • Organisez-vous pour travailler quelques jours à votre bureau, dans la mesure du possible
  • Travaillez à heures fixes
  • Evitez jogging et pyjama : gardez les vêtements les plus confortables pour les heures de détente, en-dehors du travail
  • Sortez au moins une à deux fois par jour, pendant au moins trente minutes
  • Maintenez une hygiène de vie irréprochable : activité physique, alimentation équilibrée, consommation raisonnable d’alcool…
  • Chaque matin, organisez votre journée afin de bien évaluer le temps à passer sur chaque tâche
  • A la fin de la journée, prenez un temps sans écrans pour déconnecter : écoutez de la musique, faites du sport, sortez vous promener…
  • En cas de fatigue intense, de baisse de motivation ou de déprime, parlez-en à votre employeur et contactez la médecine du travail.

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