En janvier 2021, l’Assemblée Nationale a lancé une consultation citoyenne sur l’usage du cannabis récréatif. Alors que certains Etats légalisent l’utilisation du THC, parfois sous toutes ses formes, que penser de sa consommation ? Peut-il réellement être bénéfique pour la santé ?

L’Histoire et l’usage du cannabis en France contiennent leur lot de contradictions : les Français comptent parmi les plus gros consommateurs, tout en adoptant une des politiques les plus strictes à l’égard de cette drogue. C’est au début du XIXe siècle, dans le cadre de la colonisation française en Afrique du Nord qu’apparaissent les premières lois réprimant la consommation de haschisch. Tout au long du XXe siècle, les différents gouvernements ont légiféré sur la consommation du cannabis, menant à son interdiction totale en 1970, en France métropolitaine.

Pourtant, près de 14 millions de Français en ont déjà consommé au cours de leur vie, en faisant le stupéfiant le plus consommé dans l’Hexagone. Le chanvre ne peut être cultivé en France, à l’exception de certaines variétés dont le taux de THC (une des molécules actives du cannabis) est inférieur à 0,2%. Les consommateurs peuvent être contrôlés et inculpés, en particulier en cas d’accident de la route. Les trafiquants encourent jusqu’à trente ans de réclusion criminelle. Depuis quelques années, la position du gouvernement tend à s’assouplir, bien que le cannabis reste prohibé sous toutes ses formes et que quelques élus militent pour sa dépénalisation.

Dans certains Etats, il est aujourd’hui possible de se procurer des médicaments contenant du THC. Aucun effet stupéfiant n’est produit : les médecins prescrivent ces traitements pour soigner des pathologies précises, avec un dosage millimétré pour éviter les effets secondaires. Plusieurs équipes médicales ont en effet rapporté les effets positifs du THC sur certaines maladies :

Ces médicaments sont souvent proposés dans une forme orale et non à fumer. Pour certains médecins, l’existence de tels traitements élargit les possibilités de prise en charge des patients. Pour d’autres, la légalisation de ceux-ci aide à lutter activement contre le trafic et les réseaux illégaux.

En octobre 2020, le gouvernement français a lancé une expérimentation nationale du cannabis à usage médical. 3000 patients seront suivis pendant un traitement surveillé à base de THC, afin de recueillir un maximum d’information sur l’efficacité de ces médicaments.

Pour une petite majorité de Français, ça ne passe pas : dépénaliser le cannabis risquerait d’en faire exploser le commerce illégal et la consommation. Des spécialistes expliquent notamment que, loin de la prohibition, l’interdiction des drogues répond à un enjeu de santé publique et de sécurité. Bien que le cannabis ne soit pas la drogue la plus dangereuse, sa consommation est loin d’être anodine. Tout d’abord, le tabac ajouté aux joints produit les effets néfastes bien connus des fumeurs de cigarette : risques de pathologies respiratoires, de cancer, de dépendance. Mais c’est surtout sur le plan psychique que le cannabis est le plus dangereux : troubles de l’attention, de la coordination, mais aussi crises d’angoisse, bad trips… Sur le long terme, sa consommation peut provoquer la survenue ou l’aggravation de maladies psychiatriques : schizophrénie, troubles bipolaires, anxiété… Les jeunes sont les plus touchés : les effets néfastes du THC sont décuplés sur les cerveaux en développement.

La recherche sur le cannabis permettra de mettre au grand jour ses effets positifs comme négatifs et seules des informations fiables, vérifiées et éprouvées permettront au corps médical et au gouvernement de poser les bonnes limites à son utilisation.

La consommation de toute drogue ou substance psychoactive, légale ou non, présente des risques pour la santé. L’usage de THC est actuellement prohibé en France, quelles que soient les raisons de sa consommation.