Les premiers vaccins ont été administrés en France, et les personnes à risque, dont les résidents en EHPAD, y ont accès en priorité. Si pour les uns, nous arrivons au bout de la pandémie, il est difficile de garder le moral pour les autres. Comment soutenir les personnes âgées face à la crise sanitaire qui dure depuis bientôt un an ?
Vivre la crise du coronavirus après 65 ans
Ils sont âgés, font parfois face à des maladies chroniques, à des incapacités, voire à l’invalidité, mais jusqu’en mars dernier, de nombreux seniors pouvaient vivre une vie normale, visiter leurs proches, se déplacer, faire eux-mêmes leurs courses, aller au théâtre ou au cinéma. Et au printemps 2020, c’est le branle-bas de combat : les personnes âgées sont durement touchées par la Covid, les plus de 80 ans représentant plus de 60% des décès. Pendant le premier confinement, les EHPAD ferment leurs portes et les seniors sont invités à s’isoler au maximum. Résultat ? Si certains se plient volontiers à ces règles, saluent leurs petits-enfants depuis la fenêtre et font livrer leurs courses, d’autres souffrent particulièrement de l’isolement. D’après le rapport publié par l’association Les Petits Frères des Pauvres en juin 2020, 720 000 seniors n’ont eu aucun contact avec leur famille pendant le premier confinement. Certains dénoncent aussi une infantilisation, des mesures sanitaires prises en urgence, sans consulter les intéressés, alors que de nombreux professionnels de santé encouragent à maintenir le lien intergénérationnel.
L’isolement et le syndrome de glissement
Pendant le premier confinement, les personnes âgées n’ont pas seulement été privées du contact avec leurs proches, mais aussi de certains soins : kinésithérapeutes ou ostéopathes n’ont pas pu visiter leurs patients. De nombreux médecins ont remarqué une perte d’autonomie importante et brutale chez les aînés, d’une part due au manque de stimulation et de sorties, mais aussi au manque de soins. Par peur de consulter, de se rendre aux urgences, certains ont vu leur état se dégrader au fil des mois.
Plus grave encore, des syndromes de glissement ont causé un grand nombre de décès, notamment en EHPAD : les patients baissent les bras, cèdent à la déprime et se laissent mourir. Pour éviter ces conséquences, les professionnels de santé encouragent à décloisonner la prise en charge médicale, afin que le bien-être psychique et la santé mentale puissent être pris en compte, et ce dans toutes les spécialités. Les deux confinements ont mis en lumière ces difficultés structurelles dans l’accompagnement des personnes âgées. Alors que faire pour les soutenir au mieux ?
Soutenir nos aînés en début d’année
Après la frénésie des fêtes, où certains seniors échappent un peu à l’isolement, difficile de retrouver un quotidien solitaire. Même si vous êtes éloignés, vous pouvez organiser au moins une activité par semaine, à faire à distance ou non : un jeu de société, un livre à lire en famille, un temps d’aide aux devoirs pour les enfants, un film à regarder… Evitez de parler de la situation sanitaire : créez plutôt une bulle de joie et d’insouciance !
Si la personne est en situation de dépendance, assurez-vous qu’elle bénéficie bien de tous ses soins et aides, mais n’oubliez pas d’être vous-même présent, dans la mesure du possible. Soyez à l’écoute. Si votre proche se confie à vous, ne minimisez pas sa souffrance ou son ressenti.
Si vos aînés sont en EHPAD, il vous faudra prendre rendez-vous pour leur rendre visite. Veillez à choisir ensemble la date de ces visites : même s’ils n’ont pas d’autres activités, ils apprécieront votre considération.
L’information en continu et les mesures successives peuvent être très anxiogènes pour les personnes fragiles. Apportez des livres pendant vos visites, des films, des jeux, de la laine pour tricoter, bref, tout pour apporter un peu de gaieté. Vous pouvez aussi relancer une relation épistolaire : une lettre par semaine fera toujours plaisir !