Les protections hygiéniques représentent en moyenne un investissement de 1500€ dans la vie d’une femme française. Une somme conséquente pour certaines femmes.

C’est en 2015 que le débat public s’empare de la question de la taxe tampon. Le collectif féministe Georgette Sand rappelle alors que les protections hygiéniques sont taxées à hauteur de 20%, et donc classées en tant que “produits de luxe” dans les grilles de la TVA. Contrairement… aux préservatifs, par exemple, qui jouissent d’un taux de TVA à 5,5%, en tant que “produit de première nécessité”.

Cette prise de conscience avait provoqué un tollé et mis en lumière la précarité menstruelle. Certaines femmes n’ont tout simplement pas accès aux protections pendant leurs règles, alors qu’il est impossible de s’en passer ! La faute à des prix trop élevés et à des produits qu’il faut sans cesse renouveler. Fin 2015, l’Assemblée Nationale a voté l’abaissement de la TVA sur les protections hygiéniques à 5,5%. Les tampons et serviettes sont enfin classés comme produits de première nécessité, mais la victoire est loin d’être totale.

La plupart des grandes marques ont absorbé cette baisse de la TVA en augmentant simplement leur prix hors taxes, ce qui n’a donc eu aucun impact réel sur les coûts supportés par les consommatrices. Néanmoins, un bon nombre d’associations féministes estiment que la mobilisation autour du sujet a permis de lever un tabou : celui de la précarité menstruelle.

SDF, travailleuses précaires, sans papiers ou encore étudiantes doivent parfois renoncer aux protections pendant leurs règles. Certes, des solutions alternatives et non jetables existent, comme la cup ou les culottes menstruelles. Mais celles-ci représentent un certain investissement à l’achat et nécessitent surtout un nettoyage irréprochable : trempage des culottes menstruelles puis lavage en machine, stérilisation pour les cups… Ce qui n’est pas forcément accessible pour toutes les femmes. Les autres solutions de “dépannage” peuvent tout simplement causer des irritations ou des infections. L’accès aux protections hygiéniques est donc primordial, et une question de santé publique.

C’est pour toutes ces raisons que la MCF propose, en 2020, son tout premier forfait hygiène féminine. Réservé à toutes les jeunes filles à partir de 12 ans et jusqu’à la fin des études supérieures, il prévoit un versement de 30€ par an, sans justificatif, quel que soit le type de protection choisi. C’est un premier pas important que fait la MCF pour la santé des femmes, et dont pourront bénéficier toutes nos adhérentes concernées.