Violences gynécologiques et obstétricales : pourquoi en parler ?

Santé féminine Violences gynécologiques et obstétricales : pourquoi en parler ?

Violences gynécologiques et obstétricales : pourquoi en parler ?

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Infantilisation, humiliation, violences, certains cabinets de gynécologues n’échappent pas au sexisme. Alors que la parole se libère depuis plusieurs années, pourquoi est-ce important d’en parler ?

Tabous et médecine ne font pas bon ménage

Qu’on le veuille ou non, le gynécologue n’est pas un médecin comme les autres. C’est un spécialiste, qui pénètre au plus profond de la vie intime des femmes et des couples : contraception, MST, désir d’enfant, rapports sexuels… Si la douceur et le professionnalisme sont primordiaux pour un certain nombre de gynécologues, d’autres se permettent des remarques gênantes, des pratiques désuètes, voire des violences : on parle alors de violences gynécologiques. Mais le gynécologue étant un médecin, il peut être difficile en tant que patiente de s’affirmer et de réagir. Beaucoup se sont donc réfugiées dans le silence, taisant par là même des problèmes, des questionnements, des observations qui doivent être entendus par les professionnels de santé. Aujourd’hui, de nombreuses victimes élèvent la voix et dénoncent ces violences et les problèmes de santé qu’elles ont parfois engendrés.

De l’infantilisation au scalpel

Quand on fait défiler les témoignages sur le tumblr Paye Ton Gynéco, on découvre un point commun entre toutes ces histoires : les patientes ne sont pas écoutées. Une femme déclare avoir mal pendant le frottis ? Le médecin rétorque : “Qui m’a fichu une chochotte pareille ?”. Une autre, en plein travail, prévient que la péridurale ne fait plus effet ? L’équipe médicale pratique une épisiotomie sans lui demander et rigole quand elle dit avoir beaucoup souffert. Une patiente ne supporte plus les contraceptifs hormonaux ? “Mais voyons, les hormones de la pilule sont bonnes pour votre santé !”… Ce manque d’écoute a de fâcheuses conséquences sur la santé des femmes en général, qui n’osent plus aller voir le gynécologue ou parler de certains problèmes.

Continuer à en parler pour changer les pratiques

Même si ces violences existent et doivent être étudiées pour y mettre fin, des professionnels de santé mettent tout en oeuvre pour veiller au bien-être de leurs patientes. Maternités “comme à la maison”, auto-prélèvement vaginal, positions physiologiques pour accoucher ou être examinée avec plus de douceur, approche bienveillante de la santé et du corps… Plus la parole se libère, plus les pratiques positives se mettent en place.
Vous avez été victime de violences gynécologiques ? Vous pouvez porter plainte auprès de votre commissariat, mais aussi de l’Agence Régionale de la Santé et du conseil national de l’Ordre des Médecins. Et bien sûr, vous avez le droit de confronter le médecin à son comportement, et ce à tout moment, même plusieurs années après les faits.
Pour choisir vos soignants, un site recense les gynécologues féministes et ouverts en France. Le collectif Gras Politique a également établi une liste de professionnels de santé, particulièrement à l’écoute des personnes en surpoids.

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