En France, la loi stipule qu’au nom de la solidarité nationale, nous sommes tous de possibles donneurs d’organes. Mais une greffe, comment ça marche ?
Petite histoire du don d’organes
Les premières transplantations de tissus remontent à la fin du XIXe siècle, mais il faudra attendre 1907 pour que la première greffe de cornée marque le début d’une révolution médicale. Suivront plus tard :
- en 1933, la première greffe de rein
- en 1956, la première transplantation de moelle osseuse
- en 1967, la première greffe du coeur.
Depuis, les techniques se sont améliorées et des traitements diminuant les risques de rejet ont été mis au point. Les différents dons peuvent avoir lieu dans plusieurs cas :
- donneur en situation de mort encéphalique (mort cérébral), un état très rare qui doit être strictement validé par deux médecins avant de procéder à une greffe
- donneur vivant : un rein, une partie du foie ou d’un poumon peuvent facilement être donnés par une personne en bonne santé (c’est aussi le cas pour la moelle osseuse)
- donneur décédé après arrêt cardiaque : les organes peuvent être vite récupérés et mis en conditionnement pour le transport.
La greffe n’est toutefois pas exempte de risques pour le receveur. Rejet, risque accru d’infection ou de cancer, le patient sera suivi avec le plus grand soin pour lui garantir un avenir optimal.
Ce que dit la loi
Au cours de votre vie, vous pouvez faire plusieurs types de dons :
- don du sang, à tout moment
- don de moelle osseuse, en général une seule fois dans la vie
- don d’organes, la plupart du temps au sein de la famille, si vous et le receveur êtes compatibles.
Le don d’organe de son vivant ne peut bénéficier qu’à un membre de la famille ou à un proche ayant un lien affectif étroit et stable depuis au moins deux ans avec le donneur. Ce dernier doit être majeur et à même de subir l’intervention sans risque. Il doit également donner son consentement libre, éclairé et exprès devant le président du tribunal de grande instance.
En revanche, en cas de décès, vous êtes automatiquement présumé donneur, sauf si vous avez clairement exprimé votre refus de votre vivant :
- en vous inscrivant sur le registre des refus (cette inscription est modifiable et révocable à tout moment)
- en exprimant par oral ou par écrit votre opposition au don post-mortem (dans ce cas vos proches seront invités à témoigner).
Le don d’organe étant possible à tout âge, les mineurs ont également le droit de faire part de leur volonté personnelle et, à partir de 13 ans, peuvent s’inscrire sur le registre des refus.
L’anonymat et la gratuité du don sont strictement respectés par les équipes médicales. Cependant, dans le cas du don post-mortem, la famille du donneur peut être informée des organes et tissus prélevés ainsi que du résultat des greffes.